«Méthodes et outils d’intégration des risques sanitaires dans l’évaluation environnementale», c’est le thème générique de la 6e édition du séminaire-atelier de formation sous régional UNESCO-SEEAC-CNEE qui a eu lieu à Brazzaville, du 14 au 15 décembre derniers. Dans un contexte mondial marqué par la lutte contre la propagation de la COVID-19 et les autres maladies émergentes (Ébola, Chikungunya, etc.), santé et environnement sont plus que jamais intimement liés.

Organisé par le Secrétariat pour l’évaluation environnementale en Afrique centrale (SÉEAC), dans le but d’améliorer les connaissances des participants dans la prise en compte des risques sanitaires dans l’évaluation environnementale, ce séminaire-atelier a réuni nombre des participants venus de la présidence de la République du Congo, de la direction générale de l’Environnement, des ministères de l’Économie forestière et de l’Agriculture, des administrations en charge de l’Environnement des pays membres (R.D. Congo, Cameroun et République du Congo), tout comme des associations nationales d’Évaluation environnementale (É.E.) membres du SEEAC de ces pays.
Le président en exercice du SEEAC et président de l’Association congolaise pour l’évaluation environnementale, Louis Bibissi, a indiqué que le choix du thème résulte du constat que l’évaluation environnementale et sociale (EES), en tant qu’instrument permettant l’intégration des considérations environnementales et sociales dans la politique et projets de développement, ne prend pas suffisamment en compte les enjeux de santé. D’où la nécessité de mieux faire connaïtre l’importance de l’intégration des questions sanitaires au processus de règlementation de l’EES.
Les travaux se sont articulés autour de brèves présentations introductives des thématiques choisies. La première sur Evaluation et santé environnementale, présentée par la Dr Kitembo, a abordé les questions liées à la définition de l’E.E, des déterminants de santé et du modèle de conception d’une santé globale. Un exercice de mise en contexte sur les enjeux et défis de santé environnementale dans les PPPP a été réalisé à cet effet.
La deuxième, sur la gouvernance autour du processus de prise en compte de la santé dans les E.E., a été développée par visioconférence depuis le Canada par Nicolas Cantoreggi et Paula Debellar. Elle a cerné la question du rôle des acteurs, les enjeux, les défis et perspectives.
La troisième, sur l’intégration des enjeux de santé dans les évaluations environnementales, a été donnée par la Dr Kitembo et a mis en relief la compréhension des principes d’intégration des enjeux de santé dans les PPPP et sur les portes d’entrée; les défis et enjeux pour l’intégration des enjeux de santé dans l’E.E.
La quatrième, sur la démarche méthodologique et outils d’intégration des risques sanitaires dans l’E.E., présentée une fois de plus par la Dr Kitembo et le Pr. Bitondo, a indiqué les outils de régulation de l’E.E. et de la santé publique ainsi que les orientations générales pour la prise en compte des enjeux de santé dans les E.E.
La dernière, une simulation, a mis en situation les participants dans la mise en place d’une brasserie industrielle au centre-ville. Les participants répartis en deux groupes ont échangé fructueusement sur leurs expériences vécues.
Spécifiquement, les participants ont analysé le cadre juridique, la place et le rôle des différents acteurs dans les processus de la prise en compte des risques sanitaires dans les évaluations environnementales. Ils ont identifié les portes d’entrée, les défis et les enjeux pour l’intégration des aspects liés à la santé dans les Évaluations environnementales, tout comme ils ont présenté les méthodologies, les outils et les indicateurs facilitant l’intégration des risques sanitaires dans ces Évaluations environnementales.
Clôturant les travaux, le président en exercice a remercié les participants pour leur assiduité, ainsi que les partenaires et les sponsors. «Il ressort de notre formation que l’intégration de la santé dans l’EES doit être systématique depuis la phase d’identification jusqu’à celle de la surveillance et du suivi», a-t-il souligné.
Pour rappel, le séminaire-atelier a préludé la 11e édition du séminaire international du SEEAC qui s’est tenu du 16 au 17 décembre à Brazzaville sous le thème: «Intégration des enjeux de santé dans l’Évaluation environnementale».

V. MALONGA