La dernière semaine du mois de novembre, l’humanité célèbre la Semaine mondiale pour le bon usage des antimicrobiens. Au Congo, le ministère de l’Agriculture en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et d’autres parties prenantes ont organisé du 30 novembre au 4 décembre dernier, pour la 4e année, cette semaine.

Une série d’activités étaient au menu aussi bien à Brazzaville et à Pointe-Noire, avec un focus sur le lancement officiel du projet «d’appui à la sensibilisation et à la gouvernance de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM)» à la représentation de la FAO. Cette célébration a été patronnée par le conseiller à l’élevage du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, le Dr Léon Tati, en présence du chargé de bureau de cette agence onusienne, Théchel Ekoungoulou. Il faut rappeler que les antimicrobiens sont des armes essentielles pour lutter contre les maladies chez l’être humain, les animaux et les plantes. Cependant, leur utilisation abusive et parfois inappropriée durant des décennies, corrélée à d’autres facteurs, a conduit à l’apparition des microorganismes résistants. Ce phénomène dénommé RAM représente actuellement une menace mondiale majeure pour la santé, les moyens de subsistance et la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) tant dans les pays en développement que dans les pays développés. Selon une récente étude de la Banque mondiale, la résistance aux antibiotiques et autres antimicrobiens pourrait entraîner plus de 10 millions de décès par an d’ici à 2050. Cette résistance pourrait conduire à une chute de plus de 5% du Produit intérieur brut (PIB) dans les pays à faible revenu et même précipiter dans la pauvreté jusqu’à 28 millions de personnes, dans ces pays.
Pour lutter contre ce phénomène, responsable des échecs thérapeutiques causant de nombreux décès dans le monde, l’OMS a adopté en 2015, a dit le Dr Léon Tati, un Plan d’action mondial contre la RAM. Et, la triade FAO, l’OMS et l’Organisation mondiale de la santé animale a élaboré un manuel pour aider les pays à concevoir leurs plans d’action nationaux. «C’est pourquoi, en 2018, le Congo a élaboré, avec l’appui de l’OMS son Plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, selon l’approche multisectorielle «une seule santé». Ce plan vise entre autres à améliorer les connaissances sur la RAM; réduire l’incidence des infections et optimiser l’usage des antimicrobiens en santé humaine et animale et dans l’agriculture», a-t-il expliqué.
Le projet précité a pour objectif principal de sensibiliser les décideurs, les prescripteurs et les communautés utilisatrices à l’importance de la bonne utilisation des antimicrobiens, afin d’éviter le développement des résistances induites, la pérennisation des endémies et de garantir la protection de la santé publique du fait de la préservation de l’efficacité des antimicrobiens. «J’invite les pouvoirs publics à harmoniser et mettre à jour les règlements sur la délivrance et l’usage des antimicrobiens qui sont considérés comme un bien public universel… et dont l’usage doit être responsable et prudent», a dit le représentant du ministre de l’Agriculture.
A signaler que le thème de l’édition 2020 a été: «Antimicrobiens: à utiliser avec prudence».

Esperancia
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