Dans le but de renforcer les compétences des jeunes scientifiques africains sur les approches opérationnelles pour le contrôle et l’élimination du paludisme, un atelier de formation s’est tenu du 6 au 7 octobre 2022 à Brazzaville. Il a été organisé par la Fondation congolaise pour la recherche médicale (FCRM) et le Consortium Comal (étude des co-infections de plasmodium chez les moustiques anophèles), financé par la Fondation allemande pour la recherche, en collaboration avec le ministère de la Santé et de la population.

Les jeunes scientifiques ont échangé sur le contrôle et l’élimination du paludisme. Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme en 2021, en 2020, 228 millions cas ont été enregistrés; 602 000 décès et l’Afrique paye le lourd tribut concernant les enfants de moins de cinq ans et la femme enceinte.
Pour bien contrôler le paludisme, il faut bien le diagnostiquer, mesurer les différentes interventions (efficacité thérapeutique et vaccinale etc). Pour éradiquer la maladie, il faut fédérer les efforts entre les chercheurs, les médecins, les sociologues, les psychologues et les décideurs.
Le Pr Francine Ntoumi, présidente de la FCRM a exposé sur les défis de contrôle et de l’élimination du paludisme. Dans sa communication, elle a relevé que le paludisme reste un problème de santé public majeur, car un enfant meurt toutes les 2 minutes de cette maladie. Le paludisme est une maladie liée à la pauvreté. 10% de diminution de l’incidence de cette maladie dans un pays se répercute en termes de pouvoir économique d’une augmentation de 0,3%. «Les jeunes font le séquençage pour mieux regarder les parasites et surveiller la résistance aux antipaludiques. Il faudrait bien utiliser les outils existant comme la moustiquaire imprégnée à condition que l’insecticide ne soit pas un insecticide auquel les moustiques soient résistants», a-t-elle dit.
Pour l’agenda contrôle-élimination du paludisme, la présidente de la FCRM a souligné que le Congo ne répond pas au besoin. «On ne peut pas lutter contre une maladie qui est sur son territoire, en attendant les dons des partenaires. Le Congo doit mobiliser les ressources financières suffisantes».
Le professeur-chercheur gabonais Ayola Akim Adegnika, de son côté a signifié que les jeunes doivent redynamiser les activités scientifiques, car le paludisme reste entier et les efforts doivent continuer. «La leçon tirée de la COVID va nous mettre de travailler plus pour éradiquer le paludisme. On peut trouver des vaccins qui peuvent protéger les enfants et les femmes enceintes sur une courte durée avec les doses de rappel. Le premier vaccin est mis sur le marché, mais il est très faible. Nous devons nous protéger contre les résistances et protéger les maladies qui existent», a-t-il dit.
A signaler que l’atelier de renforcement des compétences a regroupé les jeunes participants du Congo, de la RD Congo, du Bénin, du Gabon, du Cameroun et de l’Allemagne.

A. N’K.-K.