Le Centre d’actions pour le développement (CAD), en partenariat avec l’agence américaine d’investigation environnementale installée dans le Bassin du Congo, a organisé mercredi 2 avril 2025 à Brazzaville un atelier de réflexion sur la mise en œuvre de l’interdiction nationale d’exportation des grumes, à l’issue duquel plusieurs recommandations ont été prises.
Cette réflexion a permis de tracer la voie vers la mise en œuvre effective de la loi et de la directive CEMAC sur l’interdiction d’exportation des grumes. Les participants sont venus des administrations publiques du secteur privé et de la société civile. Ils ont suivi les deux exposés de Benoît Ndameu, coordonnateur de l’EIA (Environmental investigation agency) sur «La décision de la CEMAC portant interdiction d’exportation des grumes dans ses pays membres et la République Démocratique du Congo (RDC)» et par Théophile Tsiakoulou, point focal de l’APV- FLEGT, sur «Le plaidoyer pour la transformation plus poussée du bois au Congo».
Les participants ont fait le constat que la loi n’était pas totalement appliquée. Selon le directeur exécutif du CAD, Trésor Chardon Nzila Kendet, «les données disponibles au niveau international montrent que le pays n’arrive pas à faire appliquer sa propre législation interdisant les exportations de bois sous forme de grume». C’est pourquoi, a-t-il dit, «nous allons vulgariser la dizaine de recommandations retenues à cette rencontre». La principale recommandation est axée sur l’application de la loi dans toute sa rigueur, portant interdiction l’exportation des grumes au Congo. Parmi les autres recommandations figure l’abolition du régime des autorisations spéciales aux entreprises forestières pour contourner la loi.
Benoît Ndameu a précisé que «la décision de la CEMAC prise en février 2024 portant interdiction d’exportation de bois sous la forme de grume dans les pays de la CEMAC et de la RDC est d’une importance capitale, à la fois pour les économies nationales, pour le couvert forestier du Bassin du Congo et capitale et pour le commerce international».
A noter que le Congo figure parmi les pays africains avec la plus grande superficie forestière par habitant. Malgré son potentiel exploitable qui peut contribuer largement au développement économique et social, la filière bois reste en partie orientée vers l’exportation des grumes. Le CAD mène donc une campagne pour attirer l’attention des gouvernants sur la nécessité de cette interdiction d’exportation des grumes aux retombées économiques, sociales environnementales réelles.
Philippe BANZ