Après une première session des évêques du Congo consacrée à la bonne gestion des biens patrimoniaux et temporels de l’Eglise, les économes, les chargés de projets et du patrimoine diocésains ont à leur tour bénéficié de l’expertise de Catholic Relief Services (CRS) rwanda, du 12 au 15 septembre 2023, au Centre interdiocésain des œuvres (CIO) à Brazzaville.

Initiée par la Conférence épiscopale du Congo (CEC), en partenariat avec Catholic Relief Services (CRS) Congo, une organisation mondiale d’aide humanitaire (Secours catholique américain), cette session a connu la participation d’une trentaine de personnes (économes, chargés de projets et patrimoine diocésains) et placée sous le thème: «Formation sur les systèmes et les outils de gestion professionnelle du patrimoine de l’Eglise». C’est l’expertise rwandaise en matière de gestion du bien commun qui a été mise à contribution, comme l’ont voulu les évêques du Congo de voir un clergé et un laïcat bien formés. Elle a été animée par M. Innocent Nzabagerageza, chargé du partenariat de CRS rwanda, assisté de Mme Pascasie Musabyemungu, coordonnatrice du bureau technique de renforcement des capacités au sein de l’Eglise du Rwanda, en qualité de Co-facilitatrice et de Mgr Célestin Hakizimana, évêque de Gikongoro, chargé de la commission économique et plan stratégique au Rwanda, en qualité de Co facilitateur. En présence de Mme Doris Dallia Mboungou, chargée de la formation des partenaires, représentante de CRS-Congo.
C’est dans sa vision stratégique d’atteindre ses objectifs d’ici à l’horizon 2030 que Catholic Relief Services (CRS) propose à ses partenaires diverses formations basées sur la planification et la gestion des opérations et des programmes; l’implication des parties prenantes à l’évaluation, à la réflexion et à l’apprentissage des projets.
Le but de cette session était de faire comprendre et faire apprendre aux économes qu’ils doivent désormais identifier ensemble et adopter les nouveaux systèmes et outils de gestion professionnelle adaptés à leur contexte actuel pour plus de synergie et de cohésion des différentes structures, organes et institutions de l’Eglise; d’évaluer les forces et les faiblesses constatées dans la gestion du bien commun; de programmer des actions concrètes pour asseoir leurs systèmes de gestion.
A l’ouverture des travaux, Mgr Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo a invité les participants à mettre tout en commun pour que l’Eglise particulière du Congo puisse sortir de l’impasse économique et qu’elle se développe davantage.
Au cours des travaux, les experts rwandais ont mis à profit leur expertise et les approches de bonne gouvernance au bénéfice des économes diocésains à travers des schémas assortis de plans de projets et de gestion, question de se faire une idée sur le modèle à prendre.
Pour Innocent Nzabagerageza, toutes les structures engagées dans la dynamique de changement de mentalités doivent mutualiser leurs énergies et leurs efforts pour atteindre le but visé et le salut de tous. «Les économes doivent harmoniser leur gestion d’ensemble et toutes les dépenses doivent être planifiées. L’économe est le collaborateur immédiat de l’évêque qui doit planifier tout ce qu’il faut entreprendre comme activité au cours de l’année pastorale pour faire le suivi-évaluation à la fin de chaque trimestre ou à n’importe quelle période de l’année. Il faut promouvoir des projets de développement économiques pour envisager un meilleur épanouissement et une prise en charge par soi-même pour une indépendance économique véritable. Hier, l’Eglise comptait sur les missionnaires et les subsides, et aujourd’hui, elle doit se prendre elle-même en charge. Tout ce qui doit se traiter au niveau diocésain doit se faire aussi au niveau paroissial, d’où la compétence du Conseil pour les Affaires économiques s’avère indispensable. La bonne gestion du bien commun s’impose à tous; les biens du diocèse n’appartiennent à personne. Les dépenses doivent être proportionnelles aux entrées pour une orthodoxie financière adéquate», a-t-il fait savoir.
La cérémonie de clôture était présidée par l’abbé Brice Armand Ibombo, secrétaire général sortant de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) qui a déclaré que «le modèle rwandais est à prendre en considération et peut inspirer l’Eglise du Congo à sortir de l’impasse et de la gestion artisanale qui ne répondent plus aux normes professionnelles actuelles. Evitons la politique de la main tendue vers l’extérieur, car nous devons développer et construire notre propre Eglise», a-t-il indiqué.
Pascal BIOZI KIMINOU