Organisée par l’économat diocésain, la session économique portant sur une formation à la bonne et fructueuse gestion financière des structures d’Eglise, a eu lieu les 15, 16 et 18 juin 2021, au siège de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC). Placée sous l’autorité de Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, assisté de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque coadjuteur de Brazzaville, cette session a été destinée uniquement aux prêtres le 1er jour, aux prêtres, religieux et religieuses, le 2e jour. Les laïcs se sont ajoutés aux précédents participants le 3e jour.

Après la prière d’ouverture par l’archevêque coadjuteur, le premier jour ayant pour modérateur l’abbé Jonas Koudissa, directeur de l’Académie de Brazzaville pour l’éthique (ACABE), a été marqué entre autres par l’intervention de l’abbé Jean Banstsimba-Malonga, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville en mission pastorale en France, ayant séjourné à Brazzaville. Son intervention a porté sur le compte rendu de la rencontre des prêtres de l’archidiocèse de Brazzaville en mission pastorale ou d’études en Europe, avec Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, lors de son séjour en France. Le deuxième jour ayant pour modérateur l’abbé Christophe Maboungou, recteur du Grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha, a connu la participation supplémentaire des religieux et religieuses. Le compte rendu de la première journée a été fait le lendemain par l’abbé Ander Keti Keti, vicaire de la paroisse Notre-Dame des Apôtres de Sangolo et membre de l’équipe du secrétariat de la session, tandis que celui du deuxième jour a été fait le denier jour par l’abbé Jhudel Divin Malanda, vicaire de la paroisse Saint Pie X de l’OMS et membre de l’équipe du secrétariat de la session.
Le dernier jour ayant pour modérateur l’abbé Mathieu Bakanina, curé de la paroisse Saint Pie X de l’OMS, a connu la participation additive des fidèles laïcs membres des bureaux des Conseils pastoraux paroissiaux et des bureaux diocésains des mouvements d’apostolat.
Dans sa communication, le dernier jour, M. André Mankenda, expert-comptable, a exposé sur le plan de trésorerie et sur la proposition d’un plan de budget de trésorerie réaliste. Au cours de sa communication, il a proposé aux participants des techniques d’une bonne gestion financière afin de permettre aux structures d’Eglise de respirer financière. Cela pour aider les gestionnaires de ces structures à une bonne traçabilité de l’argent qui circule. Il a aussi proposé de faire une planification des recettes et des dépenses. L’abbé Bienvenu André Kimbengui, économe diocésain, est intervenu pour éclairer l’auditoire sur les ressources financières de l’archidiocèse de Brazzaville, notamment les villas qui sont autour de l’archevêché qui demeurent la propriété de l’archidiocèse de Brazzaville, contrairement à une rumeur qui a circulé qu’elles seraient vendues. Ces villas devraient apporter à l’archidiocèse une certaine somme. Or, il s’avère que l’une d’entre elles est en contrat de remboursement des dépenses exécutées par l’actuel locataire et n’apporte à l’archidiocèse que la moitié de la somme initiale.
Au cours de son exposé, l’économe diocésain a présenté les statistiques des honoraires des messes et la situation financière globale de l’archidiocèse. De manière concrète, il a publié les sommes que l’archidiocèse de Brazzaville doit payer pour la pension annuelle des séminaristes, les honoraires des prêtres et la pension alimentaire des prêtres exerçant leur ministère dans les paroisses moins nanties. Ainsi, il a invité les prêtres à plus de rigueur pour que rien n’échappe à l’économat et que tout y soit reversé.
Dans sa brève intervention, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a donné l’alerte pour que les choses se déroulent autrement qu’avant. «Que les prêtres s’occupent de l’eucharistie et de la pastorale et que la gestion financière soit réservée aux laïcs.», a-t-il renchéri. Et «que les laïcs qui seront désignés pour cette gestion fassent preuve de rigueur, d’honnêteté, de savoir-faire et de compétence dans le domaine.», a-t-il souligné.
La dernière communication de la journée a été celle de M. Thierry Mboumba Nzaou, directeur de Mobile Money à MTN, l’une des sociétés de téléphonie mobile de la place. Il a proposé à l’Eglise le service Momo Paye qui est un ensemble de techniques qui donne la possibilité aux chrétiens qui veulent apporter leur contribution financière au bon fonctionnement de l’Eglise de le faire, sans se déplacer à travers des SIM spéciaux qui seront mises à la disposition des responsables de l’Eglise. Cela pour permettre aussi à l’Eglise de recouvrer une bonne partie des recettes qu’elle n’aurait pas bénéficié sans ce moyen. «Cela est une solution additionnelle aux solutions qui existent déjà» a fait savoir le conférencier. A l’issue de chaque communication une phase de questions-réponses-remarques-contributions a eu lieu.
Les trois vicaires épiscopaux de l’archidiocèse de Brazzaville, l’abbé Donatien Bizaboulou, chargé du clergé, des séminaires et des vocations, le père Pascal Taty, chargé de la pastorale générale et le père Brel Maléla Daouda, chargé de la vie consacrée et l’abbé Michel Bordan Bébert Kimbouani Ntsoki, secrétaire-chancelier de l’archevêché, se sont succédé au perchoir pour donner des informations imminentes, chacun, conformément à son domaine de compétence.
Intervenant en dernier, l’archevêque de Brazzaville a martelé sur la bonne gestion financière afin que désormais plus rien ne se passe plus comme avant. «Les choses doivent changer», a-t-il dit, citant l’exemple de l’archidiocèse de Douala où en début de chaque année, Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, reçoit une importante somme des laïcs pour l’érection des nouvelles paroisses. «Nous avons à faire des efforts dans les paroisses. Si les paroisses sont mal gérées, l’économat aussi sera mal géré», a déclaré l’archevêque de Brazzaville avant d’inviter les laïcs a emboîté le pas pour une bonne gestion financière afin que l’œuvre d’évangélisation aille de l’avant, pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde.

Gislain Wilfrid BOUMBA