Le Congo dispose désormais d’un nouveau document sur la politique nationale de réforme et de modernisation de l’Etat-civil. Il a été validé ce 6 octobre à Brazzaville, au terme d’un atelier animé par les experts venus des différents ministères impliqués dans le projet de réforme. Les cérémonies d’ouverture et de clôture de cet atelier, organisé par le Gouvernement en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ont été patronnées par Gilbert Mokoki, ministre de la Santé et de la population, Premier vice-président du Comité national de coordination de l’Etat-civil, représentant son collègue Guy-Georges Mbacka, en charge de l’Administration du Territoire, président de ce comité. Il avait à ses côtés, Irène Marie Cécile Mboukou Kimbatsa, ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire et la représentante du HCR au Congo, Anne Elisabeth Ravetto.

Au terme des travaux, Jacques Essissongo, préfet directeur de l’administration du territoire, a parlé des réformes contenues dans ce document très important qui a été validé. Le système national d’Etat-civil du Congo a prouvé ses limites. Et pour remédier à cet état de chose, le Gouvernement a mis en place un organe transversal dénommé Comité de national de coordination de l’Etat-civil, en vue de réfléchir à l’élaboration d’une nouvelle politique nationale de l’Etat-civil, avec l’appui des partenaires au développement.
D’après Anne Elisabeth Ravetto, il faut mettre fin à l’apatridie sur toutes ses formes d’ici 2024. Dans cet élan, une campagne a été lancée dénommée «J’appartiens». «Ce plan qui sert de stratégie, définit un cadre directeur important des actions qui devraient être accomplies pour mettre fin à l’apatridie d’ici 2024. Tous les Etats sont encouragés à mettre en œuvre des stratégies détaillées nécessaires pour éradiquer l’apatridie sur toutes ses formes», a-t-elle indiqué.
Rappelant l’objectif visé par cet atelier, tenu dans le cadre de l’Axe 1 du Projet de société du Président de la République Denis Sassou-Nguesso, le ministre Gilbert Mokoki a fait remarquer que le tableau actuel du système national de l’Etat-civil présente de multiples défaillances, car environ 200.000 congolais de souche n’ont pas d’actes de naissance: «Notre système d’Etat-civil présente de nombreuses défaillances aussi bien dans son fonctionnement que dans ses aspects de cadre légal et règlementaire. A titre d’illustrations, à ce jour environ 200.000 Congolais de souche n’ont pas d’actes de naissance. Ces compatriotes courent ainsi le risque, si l’on y prend garde, de devenir des apatrides dans leur propre pays», a-t-il prévenu.
Avant de préciser : «Face à ce tableau peu reluisant, le moment est venu d’améliorer notre système national d’Etat-civil, de le rendre performant, solide et permanent. Par exemple, dans le cadre de l’exercice de la démocratie, la fiabilité des listes électorales dépend de plus en plus aujourd’hui de la bonne tenue du fichier d’Etat-civil. En tout cas, on ne peut avoir à recourir au recensement à chaque séance électorale, les listes d’électeurs devraient être alimentées par un Etat-civil solide et pérenne. Voilà pourquoi le Gouvernement, à travers le Comité national de coordination de l’Etat-civil, a jeté son dévolu sur une option novatrice, celle de la réforme et de la modernisation de notre système d’Etat-civil qui est le socle de la politique de l’Etat», a-t-il conclu.

APM