L’humanité célèbre le 1er mai de chaque année, la Journée internationale du travail. Ce, depuis 1886, à la suite de la lutte enclenchée par les syndicats des travailleurs américains pour revendiquer la journée de huit heures. A Brazzaville, plusieurs manifestations ont été organisées par les administrations publiques, les entreprises privées ainsi que les organisations d’employeurs et de travailleurs. Le Gouvernement a rendu publique une déclaration lue par Firmin Ayessa, ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale. Dans celle-ci, le ministre du Travail a énuméré les quelques politiques nationales en cours déjà élaborées pour soutenir les emplois décents des jeunes.
La Journée de revendication salariale et syndicale 2025 a été placée sous le thème : «Œuvrer pour la paix et la stabilité afin de favoriser l’industrialisation, le commerce et le travail décent pour la justice sociale». Pour le ministre d’Etat Firmin Ayessa, ce thème rappelle de ce fait, qu’il est impérieux et urgent de mobiliser l’industrialisation et le commerce comme leviers de transformation, afin de stimuler une croissance économique durable, de créer des emplois décents et de promouvoir l’équité et la justice sociale dans les lieux de travail. L’occasion lui a été donné de se remémorer l’exhortation du directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) Gilbert Houngbo, à l’endroit des Etats membres, d’adopter une ‘’stratégie unifiée, articulant création d’emplois, respect des droits du travail et croissance économique, pour bâtir une économie mondiale plus équitable et plus résiliente’’. «Dans cette même veine, il a mis en garde contre la persistance des déficits en matière de travail décent, qui entravent la prospérité mondiale. Au nombre de ces déficits, il s’agit du taux élevé d’informalité, du chômage des jeunes ainsi que des inégalités de genre qui tendent à croître chaque jour qui passe», a rappelé le ministre du travail.
En termes de politiques nationales, on peut retenir entre autres, la loi du 30 décembre 2024 relative à l’harmonisation de l’âge d’admission à la retraite entre les agents civils de l’Etat et les travailleurs relevant du Code du travail. Le décrét du 20 novembre 2024 fixant le montant du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) qui est passé de 50.400 Fcfa à 70.400 Fcfa pour les employés régis par le code du travail , «avec un impact très positif que les parties dans l’entreprise et établissements s’emploient aujourd’hui à capitaliser», s’est réjoui le ministre F. Ayessa.
A propos de la sécurité sociale, on note l’opérationnalisation de la Caisse d’assurance maladie universelle (CAMU) qui vient de rentrer dans sa phase pratique, de même que la signature, il y a une semaine, d’une convention entre la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la caisse de retraite des fonctionnaires (CRF), destinée à faciliter la prise en charge des retraités ayant cotisé dans les deux caisses.
On peut aussi se souvenir de la signature en 2023 entre le Congo et l’OIT du Programme de promotion du travail décent (PPTD 2023-2026), dont la mise en œuvre connaîtra un bond ‘’à la fois quantitatif et qualitatif ces deux dernières années de sa mise en œuvre‘’, a fait entendre le ministre du Travail. «Devant nous s’ouvrent, aujourd’hui, de belles perspectives, à travers, entre autres, l’élaboration de la politique nationale de l’emploi et de la formation, en partenariat avec l’OIT et l’Agence française de développement (AFD) ou encore celle de la politique nationale de la sécurité sociale et de la santé au travail», a-t-il dit.
Le ministre d’Etat Firmin Ayessa a, par ailleurs, annoncé sa participation à la 113e session de la Conférence internationale du travail prévue à Genève en Suisse en juin prochain. «Le Congo pourra faire sa grande entrée dans la Coalition mondiale pour la justice sociale en tant que pays pilote, aux côtés de l’Irak pour le Moyen-Orient et la Bolivie pour l’Amérique du Sud. Là aussi, s’ouvrent une belle promesse, notamment en ce qui concerne la lutte contre les inégalités d’accès à l’emploi, les inégalités de genre et la promotion de la protection sociale pour tous dans notre pays», a-t-il précisé.
En outre, le représentant du Gouvernement a rappelé le rôle fondamental du dialogue social dans le succès de toutes les initiatives. Aussi a-t-il évoqué l’intérêt du dialogue social prôné par le Président de la République. «L’année 2025 a commencé sur les chapeaux de roues, avec une session du comité national du dialogue social, sous la haute autorité du Premier ministre et la perspective que ces premières assises vont en produire d’autres tout au long de l’année, pour le bien des travailleurs et travailleuses de notre pays», a conclu le ministre du Travail.
Germaine NGALA