Du 18 au 25 mars 1977, le Congo vit une semaine funeste avec les assassinats de grandes personnalités du pays : son président en exercice Marien Ngouabi ; son prédécesseur, Alphonse Massamba-Débat, et la plus grande figure de l’Eglise catholique, le cardinal Emile Biayenda. Ce sont «trois martyrs aux souvenirs immortels».

Marien Ngouabi
Marien Ngouabi

Tout commence le vendredi 18 mars avec l’assassinat dans des circonstances troublantes, en plein après-midi au Quartier général de l’APN (Armée populaire nationale), du Président du Comité central du PCT et Chef de l’Etat, Marien Ngouabi. Quatre jours après, le 22 mars, c’est au tour du Cardinal Emile Biayenda. Il est enlevé et exécuté sommairement par des soi-disant membres de la famille du Président Marien Ngouabi. Pour ces derniers, étant l’une des dernières personnalités reçues en audience par le président assassiné ce jour-là, le cardinal aurait affaibli les pouvoirs mystiques supposés du chef.

Cardinal Emile Biayenda
Cardinal Emile Biayenda

Donc, il fallait le «venger». Enfin, deux jours après lui, l’ancien président Alphonse Massamba-Débat est passé par les armes «au petit matin» le vendredi 25 mars, suivant la peine capitale prononcée contre lui, à la sauvette, par une Cour martiale du CMP (Comité militaire du parti).
Quarante-six ans après, pour bon nombre de Congolais, les conditions et les motivations réelles de l’assassinat de Marien Ngouabi restent obscures. En ce qui le concerne, un nuage opaque continue à entourer le lieu de la sépulture d’Alphonse Massamba-Débat. Et bientôt cinquante ans, le Congo n’a toujours pas son deuxième cardinal.

Alphonse Massamba-Débat
Alphonse Massamba-Débat

Un jour, peut-être, certaines langues qui en savent un peu plus sur ce qui s’est passé au cours de cette semaine de l’horreur se délieront. En attendant, comme l’invitait l’ACBF (Association cardinal Emile Biayenda) en 2013, il faut «demander au Dieu de notre miséricorde de conserver le Congo dans l’unité ; solide du sang de ses martyrs et notamment celui du cardinal Biayenda».

G.-S.M. et Ph. B.