Prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville en mission d’études à Rome, à l’Université Pontificale Urbanienne, Brice Daniel Ndoki avait soutenu avec succès sa thèse de doctorat en théologie pastorale. Spécialité mobilité humaine, en date du 19 février 2021, sur le thème: «La pastorale des migrants: contribution en vue d’un projet pastoral de l’Eglise au Congo-Brazzaville.» Le jury était composé de: Prof. Antonino Colajanni (modérateur) ; Prof. ssa Chaves Dias Elizangela (1er rapporteur); Prof. Antoine de Padou Pooda (2° rapporteur).
Quatre moments ont marqué cet événement. D’abord, les commentaires et remarques de chacun des membres du jury qui ont apprécié avec beaucoup de satisfaction ce travail de recherche. Ensuite, la présentation du travail par le doctorant dans lequel il a évoqué les motivations, les difficultés rencontrées pour réaliser sa recherche et à la fin, la nouveauté qu’il apporte dans cette recherche.
Un travail divisé en cinq chapitres: le premier chapitre évoque la description de l’Eglise locale du Congo. Le deuxième chapitre parle des différentes faces anthropologiques de la mobilité humaine qui ‘’découlent’’ sur ses réalités en République du Congo. Le troisième chapitre porte sur la tradition de l’Eglise et la migration. Le quatrième chapitre s’articule sur la pastorale des migrants qui est une mission ecclésiale. Enfin, le cinquième chapitre est consacré aux perspectives pastorales en vue de l’élaboration d’un projet pastoral de la mobilité humaine au Congo-Brazzaville.
En ce troisième millénaire, le phénomène migratoire ne cesse de défrayer la chronique. Nous voici au cœur d’une actualité peut être décisive: celle de l’avenir de l’humanité. Et le Congo-Brazzaville ne fait pas exception. Il est aussi concerné par le phénomène de la mobilité humaine. Cela signifie que le Congo est un pays d’immigration et d’émigration. Pour faire face à cette situation, les autorités congolaises sont invitées à travailler sur un idéalisme pragmatique c’est-à-dire en respectant les sensibilités des citoyens immigrés et des nationaux. De manière plus explicite elles devraient mettre en place une vraie politique migratoire qui intègre les enjeux de la mondialisation et en appliquant les textes qui existent en la matière. Certes, quelque chose a été fait mais il est indispensable de continuer avec résolution à faciliter l’accompagnement des immigrés et émigrés. Nous sommes convaincus que la mise en place d’une vraie politique migratoire permettra de réguler ce phénomène surtout pour les candidats au départ.
Par ailleurs, vu la gravité des drames occasionnés par ce phénomène au niveau mondial et au Congo-Brazzaville en particulier, l’Eglise prend position, à travers les documents officiels. Et, sur ces entrefaites l’Eglise qui est au Congo, qui depuis ses origines s’est toujours préoccupée de l’évangélisation du peuple est invitée à une prise de conscience réelle de ce phénomène. Car les immigrés et réfugiés venus au Congo pour de motifs variés ont besoin d’être aidés mais aussi d’être évangélisés. Cette évangélisation passe par la prise en compte de l’intégralité de l’homme (le temporel et le spirituel). Ainsi pour venir à bout de sa mission l’Eglise du Congo, tenant compte de l’émigration des congolais et des troubles ethniques et socio-politiques qui ont fait déferler de nombreux immigrés et réfugiés au Congo, devrait être solidaire de toutes les personnes vulnérables qui subissent les effets de la migration en réorganisant sa pastorale de la mobilité humaine qui n’a pas d’autres choix que de prendre l’homme en considération. «J’étais un étranger et vous m’avez accueilli» (Mt 25,35).
L’Eglise du Congo, estime le candidat, ferait mieux de se doter des moyens, d’une vision pastorale propre, des structures plus adaptées à la dimension et à la complexité du phénomène migratoire et des agents pastoraux prêtres, religieux, religieuses et laïcs bien formés pour promouvoir la défense des droits humains des migrants vivant au Congo, s’engager pour la justice et la paix, dénoncer l’inaction des autorités gouvernementales si elles se laissent berner par une intolérance notoire qui accentuerait la méfiance des immigrés, mettre en place des structures spécifiques considérées comme des instruments pastoraux et de témoignage évangélique. Lesquelles structures permettent aux diocèses d’être attentifs aux inégalités des personnes, porter une attention particulière aux dimensions religieuses et spirituelles des migrants et favoriser une pastorale de communion qui prendra en considération la diversité des croyances servant ainsi la catholicité de l’Eglise.
L’impétrant a aussi souligné que la migration est une force sur laquelle il faut compter, et peut contribuer de manière significative au développement humain. Mais pour concrétiser ses avantages, un cadre politico-ecclésial s’avère nécessaire. Ce cadre permettra de chiffrer, de quantifier, de connaître la réalité, de nommer et de mieux analyser les situations auxquelles nous sommes confrontées. Dans le cas échéant celles des migrants et des réfugiés. Il apparait donc indispensable de pouvoir disposer des données statistiques fiables en matière d’immigration. Pour mener à bien sa mission, l’Eglise du Congo devrait collaborer avec les autorités gouvernementales mais aussi avec l’Eglise sous-régionale, régionale et l’Eglise des pays qui ont plus d’expérience dans ce domaine.
La mise en œuvre de ce projet consistera à se lancer dans un plan d’action c’est-à-dire exécuter les propositions faites en fixant une échéance ‘’triennale’’ d’exécution mais renouvelable selon les besoins. Laquelle exécution nécessite la collaboration de tous y compris ceux qui sont à l’extérieur. «Certes un projet comporte toujours des risques mais nous saisirons toutes les opportunités pour qu’il soit réalisable» a-t-il ajouté.
Après la présentation du travail, s’en est suivi les interventions du président et des membres du jury à travers les observations, les contributions et par la série des questions auxquelles le candidat a répondu de façon claire et précise. De sorte qu’à la publication des résultats de la délibération les membres du jury ont décerné le titre de Docteur en théologie avec mention Summa Cum Laude (avec félicitations du jury) à Brice Daniel Ndoki.
Pour clôturer l’événement, le candidat a dit un mot pour remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de son travail de recherche.

G.B.