Réagissant au message du Président de la République Denis Sassou- Nguesso, délivré le 28 décembre 2021 devant le Parlement réuni en congrès, la Fédération de l’opposition congolaise, plateforme politique que dirige clément Miérassa, a proposé une autre démarche pour sortir de la crise multidimensionnelle que traverse le Congo.

Pour Clément Miérassa, le Président de la République a masqué la vérité. «La réalité est que le Congo va mal très mal. L’année 2021 aura été l’une des années plus sombres que notre pays ait pu connaitre», a-t-il dit.
Pour lui, le Congo traverse depuis plus de dix ans une grave crise multidimensionnelle pour laquelle «les Gouvernements actuels se sont avérés et s’avèrent incapables d’apporter les solutions idoines et appropriées de sortie».
Il a indiqué qu’il y a cinq crises majeures à résorber: la crise sanitaire, la crise économique et financière, la crise sociale, la crise des valeurs et la crise sécuritaire.
Et d’ajouter que le Président de la République ignore «sciemment» la crise politique qui est un préalable à la «résolution de toutes les autres crises, et la crise électorale, surtout lorsque l’on sait que depuis 2002, aucune élection libre, crédible et transparente n’a été organisée dans le pays».
Sur le plan politique, la Fédération de l’opposition congolaise pense que le Président de la République n’a pas abordé l’aspect important de la situation délicate d’incompatibilité constitutionnelle dans laquelle il se trouve. «Il est en effet, président du Parti congolais du travail, en violation flagrante avec l’alinéa 2 de l’article 80 qui dispose que: le mandat du Président de la République est incompatible avec toute responsabilité au sein d’un parti politique».
Depuis 2002, a poursuivi Clément Miérassa, «le Président de la République n’a pas déclaré son patrimoine, en violation flagrante de l’article 55 de la Constitution du 25 octobre 2015 qui dispose que tout élu ou nommé à une haute fonction publique, est tenu de déclarer son patrimoine lors de la prise de fonction et à la cessation de celle-ci, conformément à la loi».
Pour Clément Miérassa, une fois de plus, «le constat est de nouveau fait de ce qu’il ne respecte pas le serment qu’il a prêté de respecter et de faire respecter la Constitution. Le Parti congolais du travail n’est pas en conformité avec la loi. Il aurait dû être depuis lors sanctionné, conformément à l’article 31 de la loi sur les partis».
La Fédération de l’opposition congolaise pense que le Président de la République est passé pieds joints sur la question du dialogue national inclusif: «Voie de sursaut national pour sortir le pays de la crise qu’il traverse actuellement. Il ne fait état que de dialogue social et du partenariat public-privé».
Au plan économique, la Fédération de l’opposition congolaise rappelle que l’économie congolaise a semblé se remettre progressivement de la récession avec un taux de croissance de 0,5% en 2021 contre 6,2% en 2020. «En réalité, le Congo a des problèmes qu’il faut régler dans l’extrême urgence. L’économie est fortement dépendante vis-à-vis du pétrole, ce qui la rend très vulnérable aux chocs extérieurs; elle demeure peu diversifiée faisant que le pays importe pour plus de 500 à 700 milliards de FCFA. Cela traduit l’échec des politiques qui ont été menées jusqu’alors et qui avaient permis d’envisager l’autosuffisance alimentaire en l’an 2000. Cela n’aurait été qu’une illusion».
Au plan social, la Fédération de l’opposition congolaise a informé l’opinion nationale que certaines études des grandes institutions économiques telle l’IDH pensent déjà que plus de 70% des Congolais vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La Fédération de l’opposition congolaise estime qu’il est nécessaire et indispensable d’agir pour la décrispation et l’apaisement du climat politique en libérant les prisonniers politiques.

Pascal-AZAD DOKO