L’inflation annuelle au Zimbabwe continue de s’envoler. Elle a grimpé de près de 837% en juillet 2020, après avoir atteint 737,3% en juin, selon l’Agence nationale des statistiques. C’est un phénomène qui illustre les principaux défis auxquels reste confronté ce pays d’Afrique australe, englué depuis vingt ans dans une crise économique sévère.

En dépit de la promesse du Président Emmerson Mnangagwa de faire de la relance économique et financière une priorité, inflation galopante, surendettement, croissance économique négative demeurent les grands maux qui minent le Zimbabwe. Tous les indicateurs de l’économie nationale sont au rouge. Les Zimbabwéens n’en peuvent plus face à la mercuriale des prix, car ceux-ci ont augmenté de 35%, en juillet, et le pays est confronté à une pénurie de produits de première nécessité.
Au début de l’année, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies estimait que plus de la moitié de la population est en situation d’insécurité alimentaire. Situation aggravée par plusieurs années de sécheresse, et également compliquée par la pandémie de COVID-19 sévissant depuis décembre 2019.
Le Zimbabwe souffre aussi d’une pénurie de devises, de déficits budgétaires importants et surtout d’une dette très élevée estimée à 19 milliards de dollars. Le pays n’arrive plus à faire face à ses arriérés de paiement et par conséquent, n’arrive pas à trouver des financements étrangers, indispensables au redémarrage de l’économie.
Les perspectives pour cette année sont alarmistes. Le Produit intérieur brut (PIB) devrait encore chuter de 7,4%, selon le Fonds monétaire international (FMI). A tous les niveaux et même dans les secteurs porteurs, le constat reste inquiétant: l’inflation a atteint des records effroyables.

Thomas Julien BOUEMBOU