Il y a quelque chose d’incroyable dans cette histoire du jeune homme riche. Il demande: Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? Et Jésus de lui demander: pourquoi m’appelles-tu Bon? L’essentiel de la vie chrétienne ne consiste pas seulement dans le sentiment ou l’émotion. Si tu veux avoir la vie éternelle cesse de penser en termes de bon ou mauvais et observe les commandements qui sont le fondement d’une vie respectable. Le jeune les connaissait tous. Mais remarquons que tous les commandements à l’exception d’un, étaient négatifs.
En effet, il était en train de dire: «Je n’ai jamais fait du mal à personne dans ma vie». Alors nous pouvons lui demander: quel bien as-tu fait? Avec tous ces avoirs, richesse, et que tu pouvais offrir, qu’est-ce que tu fais de bon aux autres? Qu’as-tu fait pour aider, réconforter et fortifier les autres? Le respect dans l’ensemble, consiste à ne rien faire de mal; par contre, le christianisme consiste à faire quelque chose. C’est précisément là que cet homme – comme beaucoup d’entre nous – est tombé.
En effet, le défi de Jésus consistait en ceci: sortir de cette morale du respect. Arrêter de penser qu’être bon consiste à ne rien faire. Prenez tout ce que vous avez, et dépensez-le pour les autres! Alors vous trouverez le vrai bonheur dans le temps et dans l’éternité. L’homme ne pouvait pas le faire. Il avait tellement des biens, qu’il ne lui était jamais venu à l’esprit d’abandonner et quand Jésus le lui avait demandé, il ne pouvait pas. Il est vrai qu’il n’avait jamais ni volé, ni commis la fraude à quelqu’un, mais il est aussi vrai qu’il n’a jamais été ni positif, ni généreux dans la vie.
Ne jamais voler, tuer, commettre l’adultère, mentir, est de l’ordre de la morale. Mais être chrétien c’est donner à quelqu’un. En réalité, la question était: Jusqu’à quel point voulez-vous être un vrai chrétien? Le veux-tu assez pour donner tous tes biens? Je le veux mais pas tout ça.
La tristesse du riche est de bon augure: Quand il cessera de vouloir «avoir» pour vouloir «faire», il pourra enfin accueillir le salut que Dieu lui donnera. Le salut ne consiste pas à ne pas commettre de meurtre, d’adultère, du vol… Il se reçoit à genoux et dans l’action de grâces. Et pour cela, il faut être libre et savoir quitter tout.

Fr. Carlos CORREIA, Sss
(Pointe-Noire)