Ouvrage biographique de 168 pages sur l’abbé Paulin Poucouta, éminent bibliste et théologien, présenté sous forme d’interview par le père jésuite Hermann-Habib Kibangou. «Paulin Poucouta le service de la Parole de Dieu» publié aux éditions Paulines à Abidjan, a bénéficié de la préface de Monseigneur Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, et de la postface du professeur Leonard Santedi Kinkupu, recteur de l’université catholique du Congo à Kinshasa.

Un sage qui ferme l’œil, sans laisser son message, condamne la postérité à un effort exaltant certes, mais combien exténuant, de perpétuels départs à zéro! On s’use à combler des vides irréparables,» ces mots servant d’épigraphe révèlent à priori le style testamentaire de ce livre qui se situe comme un dialogue entre deux pasteurs africains, congolais en l’occurrence, de génération différente. Le cadet interrogeant l’aîné pour lui soutirer un message en vue de la postérité.
Prêtre du diocèse de Pointe-Noire depuis le 9 juillet 1978, l’abbé Paulin Poucouta est en Afrique, ce que représente le professeur Théophile Obénga dans le monde intellectuel profane. Professeur de théologie biblique et d’histoire de religions dans plusieurs universités chrétiennes en Afrique et en Europe, il est aussi un auteur prolixe ayant à son actif plus d’une cinquantaine de publications.
A travers un questionnaire ouvert, Hermann-Habib Kibangou, un autre prêtre écrivain, a voulu que Paulin Poucouta se raconte lui-même et partage son point de vue sur des questions brûlantes sur l’Afrique et le monde. Le livre traite des thématiques de tout ordre, relatives à la foi, aux sciences religieuses et humaines, et aux réalités socioculturelles actuelles.
Celui qui rêvait, dans sa tendre enfance, de devenir journaliste, avocat ou médecin a été happé par la providence pour diriger les âmes au salut. Un salut qui intègre toutes les dimensions de la vie de l’homme, tant dans le cadre historique qu’intemporel. Quarante ans d’exercice pastoral révolus, l’homme continue de vivre le sacerdoce comme service de Dieu à l’humanité en essayant de concilier la foi et la raison, marqué par des personnalités comme le cardinal Joseph Malula et Alioune Diop.
Pour Paulin Poucouta, «le prêtre est essentiellement un conciliateur. (…) Il est source de réconciliation dans les communautés, les familles et la société» p.36. Aussi préconise-t-il que les Africains puissent se fédérer pour mieux surmonter les écueils et crises multiformes du continent en combattant les clivages identitaires et les égoïsmes entre nations africaines.
«Le théologien et l’homme de foi que je suis, affirme-t-il, rêve du jour où l’on circulera à l’intérieur du continent africain sans visa ni autorisation d’entrée ou de sortie. Je rêve de même d’une monnaie commune africaine, qui pourrait s’appeler AFRICA» p.108.
Interrogé au sujet de ses goûts culturels et artistiques, l’abbé Paulin se passionne davantage à la lecture, la musique et la peinture. Il affectionne notamment les fresques des artistes de la mythique Ecole de Peinture de Poto-Poto, située à Moungali, le quatrième arrondissement de Brazzaville.
Et membre de plusieurs associations scientifiques internationales, il s’intéresse tout particulièrement aux lectures de la Bible dans le contexte d’Afrique d’aujourd’hui et à l’inter-culturalité dans un monde post-globalisé.

Aubin BANZOUZI