A l’occasion du 35e anniversaire de la Convention contre la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) et le Centre d’actions pour le développement (CAD) ont animé le 25 juin 2022 à Brazzaville des conférences de presse pour lever le voile sur ces crimes et lancer un cri de détresse aux autorités publiques pour y mettre fin. Elles ont été animées par leur directeur exécutif respectif à savoir Trésor Chardon Nzila pour le CAD et Franck Chardin Tchibinda pour l’OCDH.

Adoptée par les Nations Unies depuis 1981 et célébrée chaque 26 juin, la Journée internationale de lutte contre la torture est une occasion pour les organisations de droits de l’homme de sensibiliser l’opinion sur cette pratique dégradante et d’appeler à l’adoption des garanties substantielles pour préserver l’intégrité physique et psychologique des citoyens, ainsi que leur faciliter l’accès à la Justice.
Pour Trésor Chardon Nzila Kendet, cette journée doit être consacrée au soutien des victimes de la torture. C’est pourquoi les membres du CAD ont effectué une visite des familles identifiées, qui ont perdu leurs parents ou dont un proche a été rendu invalide ou portant des marques indélébiles. Cette visite a permis de témoigner le soutien et la mobilisation de l’organisation pour la cause des victimes de la torture.
Dans son message «Congo Stop torture», le directeur exécutif du CAD appelle les autorités congolaises à mettre un terme à la pratique de la torture au sein des forces de sécurité. Le Congo est signataire de la Convention des Nations Unies contre la torture, malheureusement, de nombreuses personnes ont perdu leur vie du fait de la torture ces dernières années.
Trésor Nzila révèle également que le mépris des autorités pour la dignité humaine se traduit par le déni et l’abus perpétuel de reconnaissance de cette pratique de torture. Une telle pratique semble indiquer que le crime de torture obéit à une stratégie de violence étatique, a estimé Trésor Nzila.
C’est également le constat que fait le directeur exécutif de l’OCDH, Franck Chardin Aubin Tchibinda qui estime que la fréquence avec laquelle ces actes sont commis relève d’une volonté manifeste de la part des autorités compétentes tendant à ramener le pays en arrière au sujet du respect des droits humains.
Poursuivant son propos, Franck Chardin Aubin Tchibinda a estimé que ce constat amer est à l’origine du projet «Prévenir et Agir contre la torture et les détentions arbitraires ensemble (PACTE)» qui bénéficie de l’appui technique de l’ONG Agir ensemble, d’origine française, avec le financement de l’Union européenne.
Par ailleurs, ces ONG ont formulé des recommandations à l’endroit des pouvoirs publics et de la communauté internationale. Ils en appellent entre autres à la prise des mesures sociales symboliques en faveur des victimes de torture et à faire avancer tous les dossiers pendants devant les cours et tribunaux.
Le Gouvernement et la communauté internationale devraient développer des formations intensives pour les policiers et militaires sur les droits humains et sur les relations entre la force publique et la population dans un régime démocratique.

Philippe BANZ