Le 38è sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine s’est achevé, dimanche 18 février à Addis-Abeba. Les dirigeants du continent y ont pris part ont évoqué les crises qui secouent l’Afrique. Les rênes de la présidence tournante de l’UA ont été confiées au Président angolais Joao Lourenço, pour une durée d’un an, et la présidence de la Commission de l’Union au Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf. Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a évoqué l’urgence de la crise en République Démocratique du Congo (RDC), Il appelle à mettre fin à la flambée des combats dans ce pays, et au Soudan, deux conflits qui font peser, selon lui, une menace imminente sur la stabilité de tout le continent. Malheureusement, ni sanction, ni condamnation n’ont été prononcées contre Kigali.
L’un des enjeux majeurs de ce sommet a été le remplacement du numéro 1 de l’organisation, le président de la Commission, le tchadien Moussa Faki Mahamat ayant passé le témoin à son successeur, le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, qui a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères dans son pays depuis 2005. Le dossier le plus urgent du nouveau Président de l’UA est assurément celui de la crise dans l’Est de la RDC dont il est familier. Médiateur désigné par l’UA depuis 2022, il n’est pas parvenu à empêcher la chute de Goma (Nord-Kivu) et de Bukavu (Sud-Kivu), entre les mains du M23, soutenu par l’armée rwandaise. Le risque de voir cette crise régionale dégénérer en conflit continental n’est pas à exclure. Le peuple congolais subit une fois de plus un cycle brutal de violence. Depuis le début de l’année, les rebelles du M23, soutenus par les Forces rwandaises, ont réalisé une percée face à l’armée congolaise.
L’implication de Kigali, a souligné Antonio Guterres, «fait craindre une expansion du conflit au niveau régional, de même que le récent durcissement de ton entre le Rwanda et l’Afrique du Sud, l’un des principaux fournisseurs de contingents de la Mission de la Communauté de développement d’Afrique australe en RDC (SAMDRC), qui est déployée dans l’Est du pays aux côtés de la Mission de maintien de la paix de l’ONU (MONUSCO)».Tout en appelant au respect de l’intégrité territoriale de la RDC, il a affirmé que «seul le dialogue permettrait de sortir de l’impasse actuelle».
Toutefois, il a appelé à une cessation immédiate des hostilités, et demandé à la communauté internationale de s’unir pour mettre fin à l’afflux d’armes et au financement des combats. Lors de ce sommet, il y a eu également la signature de la charte de réconciliation inter-libyennes, entre les différentes parties en conflit, en présence du ministre congolais en charge des Affaires étrangères Jean Claude Gakosso, représentant le Chef de l’Etat Denis Sassou-Nguesso.
Alain-Patrick MASSAMBA