C’est un peu avant 15h-14h43 exactement, en avance sur «l’horaire prévu» que l’avion qui transportait le Pape François a touché mardi 31 janvier 2023, la piste de l’aéroport de Ndjili. Après les civilités, le Saint-Père et sa suite se sont dirigés vers le Palais de la Nation où l’attendait le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour un premier entretien entre les deux responsables.

Kinshasa s’est parée des couleurs vives du Congo et du Vatican alors que des milliers de personnes ont fait la haie sur le parcours depuis Ndjili. Dans les conversations, cette visite était fortement commentée. Et au milieu de quelques avis grincheux, une large majorité de congolais met sa foi, au propre comme au figuré, dans la parole agissante du chef de l’Église catholique. Car, en dehors de la visite elle-même, c’est la guerre «qui sévit à l’Est et qui est soutenue par le Rwanda» comme le récite le narratif officiel, qui est dans toutes les conversations. La parole du Pape est attendue pour la condamnation des violences à l’Est du Congo. «Le Pape, c’est le vicaire du Christ, sa parole vient du Christ, elle apaise», soutenait en direct sur le plateau de la Télévision nationale, une élue. Un commentateur a soutenu qu’enfin, la communauté internationale va devoir bien regarder les images de cette République Démocratique du Congo dont elle s’est volontairement détournée pendant des années.
Pendant sa visite de quatre jours, le Pape parlera aux jeunes; il recevra les victimes des violences de Goma où il n’a pu se rendre; il parlera aux femmes, principales victimes de ces violences. Ce 40ème voyage du Pape hors du Vatican, fut reporté en juillet pour des raisons de sa santé fragile.

Depuis Kinshasa,
Albert S. MIANZOUKOUTA, envoyé spécial.