Dans le cadre de la 9e édition des Nuits de la lecture, la direction de l’Institut français du Congo (IFC), en partenariat avec le ministère de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des loisirs (MICTAL), a organisé le 25 janvier 2025 une visite littéraire des monuments historiques de Brazzaville, la capitale congolaise. Sous le thème: «Des patrimoines», un terme défini comme ‘’l’héritage du passé’’.

La visite guidée conduite par Mme Myriam Boyer, chargée de la politique des musées du MICTAL, a mis en valeur le riche patrimoine culturel architectural de Brazzaville, marqué par la description de ses quatre grands lieux historiques. La promenade a débuté par la Case De Gaulle sur la fresque appelée ‘‘Centre du monde’’, un bâtiment qui respire un charme à la fois ancien et moderne et qui a été témoin de l’histoire franco-congolaise.
Selon les explications de la guide, Mme Myriam Boyer, «Brazzaville était une petite ville modeste qui ressemblait à une accumulation de villages. Sa date de création est 1880».
Alphonse Mafoua, comédien, metteur en scène et animateur culturel, et Sabrina Bimokono, conteuse, ont tour à tour lu un texte de Léopold Sedar Senghor intitulé: ‘’Le Congo’’, celui d’Aimé Césaire titré: ‘‘Congo’’, et: ‘’Case De Gaulle’’ de Guy Menga,.
Puis s’en est suivi un autre parcours qui a aussi marqué l’histoire du Congo, à savoir: ‘’La stèle de la piste des caravanes’’, située au cœur de l’arrondissement 2 Bacongo qui marque le passage de l’ancienne piste d’escorte des esclaves de Mfoa à Loango avant 1880. Sur ce point, l’extrait lu, commémore un évènement douloureux du passé de l’Afrique et du Congo, la Traite négrière. Il est tiré d’une pièce de théâtre d’un auteur guinéen appelé Bankoura Kanfori qui raconte la lutte pour l’indépendance de la Guinée, mais qui fait aussi référence à l’épisode de l’esclavage et de la Traite négrière. Cette pièce a été jouée dans les années 1970 par le Théâtre national congolais.
L’autre extrait lu a commencé par un poème intitulé: ‘’Minerais mal’’ de René Depestre. La troisième découverte s’est faite dans ‘’Le jardin des illustres’’, situé en face du Mausolée Marien Ngouabi. Du point de vue du lieu, c’est le cœur politique et militaire. Ici, deux extraits ont été lus, il s’agit de ‘’Cave 72’’ de Fann Attiki. Ils ont mis en valeur à la fois le palais du Peuple et l’Etat-major. C’est à l’hôtel de ville que s’est terminée la visite, lieu où avait été déclarée l’indépendance du Congo le 15 août 1960. Un texte d’Henri Lopes, ‘’Un enfant de Poto-Poto’’ de l’édition 2012, a été également lu.
Pour chacune des étapes parcourues, il a été question de la découverte des auteurs qui ont mis en valeur ces lieux, ces monuments et surtout la littérature du XXe. «Les textes ont été bien choisis, captivants, ils ont donné envie aux spectateurs de les lire», a déclaré une participante.
D’après Myriam Boyer, «ce qui est intéressant dans les extraits lus, c’est qu’ils touchent une longue période. Le plus ancien, c’était l’extrait sur le voyage au Congo d’André Gide en 1927, et le plus récent, un roman de Fann Attiki en 1972, réédité en 2021. Sur cette longue période, Brazzavile a inspiré les auteurs francophones. Il serait intéressant de poursuivre ce travail, voyant comment il a pu inspirer les auteurs des pays francophones».
«Cette visite s’est inscrite dans le cadre du lancement d’un itinéraire du patrimoine marquant la rénovation du CFRAD lancée en septembre 2024», a-t-elle rappelé.

Darchelle
KETTE BONAZEBI
(stagiaire)