Les pluies qui s’abattent sur le nord du pays depuis le mois de septembre causent d’énormes dégâts matériels dans plusieurs localités. Les eaux en furie inondent les quartiers et les villages, entraînant l’effondrement de nombreuses habitations. Des familles entières se retrouvent sinistrées pour cause de ces inondations. Pour tenter d’apporter une réponse à cette situation, le Gouvernement a organisé une réunion technique qui s’est tenue le vendredi 3 novembre dernier au Ministère des Affaires sociales, entre la ministre Irène Mboukou-Kimbatsa et les missions diplomatiques accréditées au Congo, les partenaires techniques et financiers et les représentants des agences du système des Nations Unies.

Il s’est agi de faire le point de la situation humanitaire occasionnée par les inondations dans les départements de la Likouala, la Sangha, la Cuvette et les Plateaux, afin d’envisager un plan d’intervention humanitaire.
Mme Irène Mboukou-Kimbatsa a peint le tableau du sinistre. Dans la Likouala, l’évaluation opérée indique que 11.390 personnes, soit 2183 ménages en détresse ont été enregistrés à Epéna et 6789 personnes, soit 1387 ménages à Bouanela; 8954 personnes à Impfondo; 3444 personnes à Dongou; 2190 personnes à Bétou et 1776 personnes à Liranga.
Dans la Sangha, les dégâts sont observés dans quelques quartiers de la commune de Ouesso et dans 15 villages de la sous-préfecture de Pikounda. Tandis que dans la Cuvette, Oyo compte 2632 personnes vivant dans les habitations inondées; 2274 personnes à Bokoma dont 1341 personnes déplacées pour 933 sans-abris et plusieurs plantations inondées et détruites.
Une grande montée des eaux est observée dans la sous-préfecture d’Owando où la rivière Kouyou en crue a entraîné des inondations dans les villages riverains. «Les données de l’évaluation sont encore attendues», a indiqué la ministre.
Une inondation est encore signalée dans la sous-préfecture d’Ollombo. Dans les Plateaux, il a été observé le 12 novembre une montée rapide des eaux dans la rivière Nkemé, aux environs de Makotimpoko. Des inondations sont attendues dans d’autres localités du district comme par le passé. Plusieurs maisons inondées se sont écroulées.
Les populations qui subissent le lourd tribut à la pluviométrie attendent du Gouvernement une assistance multiforme d’urgence dans les secteurs de l’alimentation, de l’hygiène et assainissement, de la santé, des intrants de pêche, de l’abri, des kits aratoires et des articles ménagers. L’état de catastrophe a été décrété dans ces départements sinistrés.
A l’issue de la discussion, les partenaires humanitaires ont exprimé leur volonté d’activer les mécanismes d’appui au Gouvernement. Le PNUD a promis un plan de relèvement disponible depuis 24 mois; l’OMS, des kits de relèvement composés des produits pharmaceutiques. L’ambassade des Etats-Unis a, quant à elle disponibilisé un fonds d’intervention d’urgence.
La forte pluviométrie depuis le mois de septembre a entraîné des inondations qui s’observent aussi dans les départements sud du pays, notamment à Kakamoeka, dans le Kouilou, où on déplore des cas de diarrhée et des dégâts matériels avec fermeture des écoles.
Les catastrophes naturelles sont devenues à l’échelle mondiale une véritable calamité, accentuée par les phénomènes extrêmes induits par les changements climatiques, tels que les pluies diluviennes, les ouragans, les tsunamis, qui sont à l’origine d’innombrables pertes aussi bien matérielles qu’en vies humaines.
Le Congo reste confronté à des situations d’urgence qui occasionnent d’importants dégâts. Après les graves inondations que le pays a connues en 2019 dans sa partie septentrionale, les prévisions météorologiques de cette fin d’année ne sont guère rassurantes pour le reste du pays.
Le défi consiste à renforcer les capacités de résilience des communautés face à ces phénomènes devant lesquels elles se trouvent souvent démunies, en dotant le pays de tout le dispositif institutionnel et légal nécessaire pour la gestion des risques de catastrophe.

Cyr Armel
YABBAT-NGO

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