Parmi les karatékas ayant marqué l’histoire du karaté au Congo dans les années années 70-80, figure en bonne place Me Jean Bruno Simba, alias «Libanga mukwa». Ceinture noire 5è Dan, il a été arraché à la vie, le 20 novembre 2021, après un mois de coma. Le «monstre sacré du tatami» a été inhumé samedi 27 novembre dernier au cimetière privé de Ngoyo. Peu avant la mise en terre, les karatékas de tous les styles, venus des quatre coins de la ville, du Niari, de la Bouenza et de Brazzaville, lui ont rendu hommage.

Me Libanga mukwa, tel que je l’ai connu
C’est dans les années 70, à Dolisie, que ‘’Libanga’’ a commencé la pratique du karaté, style shotokan. Dans le club ATC encadré par Me Moutou Tati «Terfils ». Il avait pour coéquipiers: les maîtres Joseph Mpouki «Bradap», Mabounda, Berlino, Tabichi Tchiloemba, Owassi, Ndemba Sisoko, Christel, Jacques Koyo, Jean Jacques Moanda dit «Fâché».
En peu de temps, Me Libanga mukwa devient un leader dans le Niari. Ses combats font boule de neige aussi bien à Dolisie qu’à Makabana. Elève d’une rare intelligence, il gravit assez rapidement les grades de l’art, du 9è kyu (ceinture blanche) au 1è kyu (ceinture marron). Sélectionné dans Puma, l’équipe régionale de karaté du Niari de l’époque, Bruno, encore ceinture marron, ridiculise les internationaux de Brazzaville lors d’’un tournoi amical organisé par la Fédération. Du coup, il est retenu pour renforcer les karatékas de Brazzaville au tournois amical international organisé à Kinshasa. Bruno y confirme son talent de grand cogneur et compétiteur. Le public de Kinshasa lui attribue le pseudonyme de « Libanga mukwa». En 1980, émoustillé par ce succès, Libanga mukwa réussit haut les mains le grade de shodan (ceinture noire 1è Dan) à Brazzaville. Il intègre alors les Diables rouges Karaté aux côtés des maîtres Malanda, Mobonda, Médard Niakissa et autres. Mais, pour des raisons de scolarité, il va poursuivre ses études à Pointe-Noire. Recruté dans la société Boscongo, il monte le club Boscongo-karaté dans cette entreprise privée avec Me Mathurin Bissombolo et Omboumahou. Au regard de ses qualités techniques et tactiques, Bruno est élu à l’unanimité entraineur régional du Kouilou. De retour des entrainements de préparation du 6è Dan, un véhicule l’a fauché mortellement. Il a rejoint ainsi d’autres samouraïs, notamment Me Pépé Poutou, Jacques Koyo ‘’Chairman’’, Michel Moungondo «Ya Maître», Merry, Mwana Bakala, Michou, Rose Nzanga «Mamie», Pakita. Adieu vaillants Samouraïs !

Equateur Denis NGUIMBI