Le monde du sport est en deuil, avec le décès à Dakar, jeudi 2 décembre 2021, de Lamine Diack, l’ancien patron de l’athlétisme mondial. A 88 ans. L’Afrique perd en ce Sénégalais, celui qui fut pendant longtemps, avant sa disgrâce, l’un des hommes d’influence de son sport avec le Congolais Jean-Claude Ganga (+) et le Camerounais Issa Hayatou.
L’Afrique, avec ses nombreux pays, représente un potentiel de voix importants lors des élections au CIO (Comité international olympique), à la FIFA et à la Fédération mondiale d’athlétisme. Certains présidents de confédération sont de véritables grands électeurs. Ainsi, à partir des années 60 jusqu’au début des années 2000, le Congolais Jean-Claude Ganga, ancien secrétaire général du CSSA, ancien président de l’ACNOA et membre du CIO, le Camerounais Issa Hayatou, ancien président de la CAF et vice-président de la FIFA, et le Sénégalais Lamine Diack furent les dirigeants les plus influents du sport africain.
Lamine Diack, né le 7 juin 1933 à Dakar, a été parmi les premiers athlètes ressortissants de l’école sénégalaise dont les membre étaient formés dans les lycées dakarois avant qu’ils ne rejoignent Paris où il a été brillant dans les études que sur les sautoirs (Champion de France au saut en longueur en 1958 et champion de France universitaire en 1959). Après l’indépendance du Sénégal en 1960, il rentrait au pays. Pour y devenir commissaire général des Sports, ministre, maire de Dakar, président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, membre cofondateur en 1973 de la Confédération africaine d’athlétisme dont il a été le premier président. Vice-président de la Fédération internationale d’athlétisme, il est devenu patron de l’athlétisme mondial en décembre 1999, suite au décès de son prédécesseur, l’Italien Primo Nebiolo. Avant d’être confirmé au poste, en août 2011, pour un mandat de quatre ans.
Lamine Diack aura touché à tout dans le sport, car il a pratiqué et dirigé, outre l’athlétisme, le football (joueur, puis entraîneur et Directeur technique national), le basket-ball et le handball.
Pour revenir sur la piste, Lamine Diack a permis à l’athlétisme sénégalais, africain et mondial de rayonner pendant son magistère, comme on dit. Et c’est là justement où tout bascula, suite à des déboires avec la justice. Il a été, en effet, reconnu coupable d’avoir étouffé des cas de dopage dans l’athlétisme russe en échange de pots-de-vin et condamné en 2020 à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. L’absence de compliments à l’heure de saluer sa longue carrière s’explique aisément.
Des trois hommes d’influence du sport africain cité ci-haut, il n’en reste finalement qu’Issa Hayatou. Nul n’ignore que la santé de ce dernier est chancelante.

Guy-Saturnin MAHOUNGOU