Le procureur du Tribunal de grande instance de Madingou a ouvert une enquête après des faits présumés de violence policière ayant conduit à la mort de mademoiselle Merveille Bazonzila, le 29 septembre dernier à Nkayi. Un rapport d’expertise médicale concernant la défunte lui a été remis.

Huit jours après les faits, la mort de Merveille Bazonzila a connu un rebondissement judiciaire. En effet, lundi 5 octobre 2020, le parquet de Madingou s’est saisi de l’affaire. Les gendarmes soupçonnés d’avoir porté des coups à l’infortunée sont visés par une information judiciaire ouverte devant le magistrat instructeur du tribunal de grande instance de Madingou «qui, sans désemparer, a commencé son instruction», a déclaré Roussel Casimir Makaya, le procureur de la République. «Ils sont actuellement gardés dans les locaux disciplinaires et sont mis à la disposition de la justice», a-t-il fait savoir au sujet des suspects dans un communiqué. Le parquet pourrait donc entamer «des poursuites judiciaires» contre ces gendarmes si une infraction a été commise. Les ayants droit de la victime et les différents témoins seront également auditionnés par la Justice.
Un rapport d’expertise médicale a été remis au procureur, un jour avant l’inhumation, le 6 octobre à Boko-Songho. Il a été produit par le service d’hygiène de la Bouenza, sur réquisition du Parquet. Des rédactions ont eu copie de ses résultats. Selon une source, l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), qui s’était rendu à Nkayi lors du drame, parle d’un «rapport scandaleux»!
Merveille Bazonzila est une jeune commerçante à Nkayi où, comme partout dans le pays, circuler masqué est désormais obligatoire pour éviter la propagation du coronavirus COVID-19. Elle n’en portait pas, semble-t-il, et aurait été brutalisée pour avoir refusé de s’exécuter à l’injonction de mettre un masque. Elle a succombé le lendemain. Sa mort a soulevé une vague d’indignation dans tout le pays. L’expertise médicale laisse entendre qu’elle souffrait d’épilepsie.

Jean ZENGABIO