Un violent incendie s’est déclaré dimanche 2 janvier 2022 au Cap, dans le complexe qui abrite les deux Chambres du Parlement sud-africain, des bâtiments classés comme site historique par le pays. C’est très tôt le matin que le feu s’est déclaré dans cette zone située à quelques mètres de la cathédrale Saint George où se sont déroulées la veille les funérailles de l’archevêque anglican Desmond Tutu. L’enceinte de l’Assemblée nationale où siègent les députés a été entièrement détruite.

Une fumée abondante s’est échappée des tuiles et des fenêtres au-dessus du fronton de l’Assemblée nationale. Pour éteindre le feu, les pompiers ont grimpé, avec leurs lances à eau, les marches sur lesquelles sont gravées les valeurs de la Constitution. Ils étaient aussi sur le pont très tôt, dimanche matin, pour sauver les bâtiments touchés en premier; les bâtiments les plus anciens qui datent de 1885 et, et ils ont tenté de contrôler le feu qui s’est propagé au siège de la Chambre basse. Aux dernières nouvelles, les flammes maîtrisées pendant un moment, se sont de nouveau échappées au toit du bâtiment, et l’origine de l’incendie n’est pas toujours connue, ce qui suscite un certain nombre de questions.
Le porte-parole du Parlement, Moloto Mothapo a déclaré que «la chambre où les membres siègent avait entièrement brûlé». D’après les autorités, les flammes n’ont pas fait de victimes. Présent sur place, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a regretté cet événement désastreux, au lendemain de la cérémonie d’adieu à Desmond Tutu. Il a évoqué que l’archevêque aurait été accablé par la nouvelle, alors que les dieux sont garants de la démocratie sud-africaine. Venu évaluer les dégâts, le Président Ramaphosa a aussi regretté l’événement qu’il a qualifié de «dévastateur», avant d’indiquer qu’un homme a été arrêté et entendu par la police, en lien avec cet incendie. Une enquête a été ouverte pour savoir les origines de cet incendie.
Ces derniers mois, la ville du Cap a été plusieurs fois aux prises avec des incendies. En avril dernier, un feu parti de la Montagne de la Table, s’était propagé jusqu’à la principale université de la ville, détruisant sa précieuse bibliothèque. Et un mois plus tôt, un incendie s’était déjà déclaré au sein de ce même Parlement.
Un habitant s’est souvenu de l’histoire du bâtiment: «Ces bâtiments ont été construits à l’époque coloniale britannique, puis le gouvernement de l’apartheid y a fait voter toutes ces lois très répressives, dans ce même édifice, et maintenant notre démocratie y repose. Ça me rendrait triste pour n’importe quel bâtiment historique. Ils vont le rénover, mais je ne pense que cela ne sera jamais comme avant», a-t-il regretté.
L’opposition réclame des réponses de la part du Gouvernement sur l’origine du sinistre, alors que des dispositifs anti-incendie n’ont pas fonctionné. Le discours annuel du Président devant le Parlement sera quant à lui bien maintenu en février, mais devra se dérouler dans un lieu à l’extérieur de l’Assemblée.
Troisième parti du pays, le parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) a profité du sinistre pour réclamer le déménagement du Parlement dans la ville de Pretoria, qui abrite également la présidence de la République.
Alain-Patrick
MASSAMBA