Le projet de développement intégré des chaînes des valeurs agricoles au Congo (PRODIVAC), financé par la Banque africaine de développement (BAD) à travers un prêt de plus de 48 milliards de francs CFA a été lancé officiellement, vendredi 8 octobre 2021 à Djambala, dans le département des Plateaux, par Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre de l’Economie, du plan, de la statistique et de l’intégration régionale vice-gouverneur de la BAD pour le Congo. Elle avait à ses côtés ses collègues Paul Antoine Ngobo, en charge de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Jacqueline Lydia Mikolo, des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel; Marie-Antoine Sie Tioyé, représentant résident de la BAD au Congo; Mme Alphonsine Akobé Opangana, préfète du département des Plateaux et Benoît Ngayou, coordonnateur du PRODIVAC.
C’est avec un atelier tenu du 8 au 9 octobre 2021 dans la salle de conférence de la sous-préfecture de la ville de Djambala qu’a été rendu opérationnel le projet dans sa mise en œuvre effective. Les travaux ont été conduits par Prince Bertrand Bahamboula, directeur de cabinet de Mme le ministre des PME.
Le PRODIVAC, qui a une durée de six ans, connaîtra son début d’exécution dans trois départements retenus pilotes: les Plateaux, le Pool et la Bouenza, à la base de certains critères, comme les grands bassins de production agricole. Ce projet entend contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi qu’à la diversification de l’économie du pays. Il a aussi pour objectifs de promouvoir une agriculture compétitive et résiliente à travers le développement des performances des chaînes des valeurs agro-alimentaires et à l’amélioration des affaires propices à la promotion des petites et moyennes entreprises agricoles. Le Projet est en cohérence avec le Plan national de développement (PND), dont l’agriculture est l’un des principaux piliers de diversification, de croissance, de compétitivité, de création d’emplois durables et de réduction de la pauvreté. Selon les prévisions du PRODIVAC, les interventions toucheront 355.000 bénéficiaires (40 % de femmes et 40 % de jeunes) dans les différents maillons des chaînes de valeurs agricoles ciblées: le manioc, l’aviculture, le maïs et la pisciculture.
Au lancement du projet, Marie-Antoine Sie Tiye a assuré qu’avec ce financement, la BAD s’engage à appuyer la relance économique du pays. Le lancement du PRODIVAC ouvre une nouvelle ère pour les filières agricoles au Congo, dans un contexte de mise en place de l’agenda pour la transformation de l’agriculture du Congo, qui va booster davantage la production agricole, le commerce et l’agro-industrie.
Le ministre Paul Antoine Ngobo a insisté sur la qualité de la dépense à effectuer avec ce prêt. «Le PROVIDAC est un prêt de plus de 48 milliards de francs CFA qui vient se rajouter au stock de dette que nous avons. Cet argent sera remboursé un jour par l’Etat congolais. L’idéal serait même que les résultats de ce prêt contribuent de manière significative à son remboursement. Il est pour moi évident que nous devons nous interroger sur la manière dont nous allons gérer cette importante ressource. Ce projet prévoit, par exemple, de restructurer et de professionnaliser des organisations et plateformes des chaînes de valeur manioc, soja, maïs, volaille, porcins et poissons», a-t-il dit.
Pour sa part, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas a souligné que «ce projet est porteur de croissance et d’emplois, une implication réelle de tous les acteurs afin de confirmer son impact multisectoriel induit de son approche programme tourné vers le développement intégré des chaînes de valeurs agro-alimentaires. Le PND 2022-2026 naissant confirme le rôle de catalyseur de l’agriculture pour cette transformation structurelle de notre économie transcrivant ainsi fidèlement, la vision du chef de l’Etat «Ensemble, poursuivons la marche». Le premier axe stratégique du PND 2022-2026 visera l’agriculture au sens large».
Au cours de l’atelier, les participants ont été édifiés sur les quatre composantes que compte le projet, en identifiant ses faiblesses et ses forces. Pour permettre un bon démarrage, ces participants ont formulé des recommandations allant dans la mise en œuvre du PRODIVAC.
Clôturant les travaux, Prince Bertrand Bahamboula a invité les participants à s’impliquer de façon très active. «Ensemble nous contribuons à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la diversification de l’économie du Congo. Le PROVIDAC est désormais opérationnel, car son lancement marque sa consécration à sa mise en œuvre effective en mettant à contribution tous les moyens techniques, financiers, matériels et humains», selon lui.

Philippe BANZ