C’est le dimanche 28 août 2022 au mémorial Agostinho Neto à Luanda, la capitale de l’Angola qu’ont eu lieu les funérailles nationales de José Eduardo Dos Santos, décédé le 8 juillet à Barcelone, en Espagne. L’ancien chef d’Etat angolais reposera désormais aux côtés du Père de la nation angolaise.

De nombreux chefs d’Etat africains ont pris part à ces obsèques nationales, organisées au terme de deux jours de commémorations, au nombre desquels: Denis Sassou-Nguesso du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de la RD Congo, Felipe Nyusi du Mozambique. Etait aussi présent, d’Adalberto Costa Junior, candidat de l’Union nationale pour l’indépendance de l’Angola (UNITA), qui pendant plus de 25 ans a combattu le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA). José Eduardo Dos Santos aurait totalisé 80 ans le jour de ses obsèques, c’est ainsi que cette date a été choisie.

L’ancien chef de l’Etat Dos Santos repose désormais près du Père de l’indépendance de l’Angola, au mémorial Agostinho Neto à Luanda.
L’ancien chef de l’Etat Dos Santos repose désormais près du Père de l’indépendance de l’Angola, au mémorial Agostinho Neto à Luanda.

Arrivé au pouvoir en 1979 après le décès d’Antonio Agostinho Neto, Dos Santos a gouverné pendant 42 ans, dont vingt-six de guerre civile. Lors de la cérémonie, le ministre de l’Administration territoriale, Adao De Almeida, a au nom des autorités angolaises, loué les qualités du disparu qui a été un homme de paix, et qui a été l’artisan de la fin de la guerre. Il a permis la réconciliation des Angolais: «Sa stratégie pour la paix et la réconciliation nationale a mis en avant l’importance du pardon. Et, elle nous rappelle qu’en tant qu’Etat souverain, nous devons trouver nos propres solutions à nos problèmes. Les racines de la paix et de la réconciliation nationale sont profondes et sont dans le cœur de chaque Angolais», a rappelé Adao De Almeida. Le président angolais Joao Lourenço ne s’est pas exprimé, à cause de sa position délicate, selon des observateurs.
Ces obsèques se sont déroulées alors que l’Angola était suspendue à l’attente de la publication des résultats définitifs des élections générales du mercredi 24 août dernier, pour lesquelles, les résultats provisoires sont contestés par l’opposition. C’est après plus d’un mois de bataille au sein de la famille Dos Santos que sont intervenues ses funérailles. Un contentieux entre deux des filles de l’ancien président et sa veuve Ana Paula, qui avait empêché pendant plus d’un mois le rapatriement de la dépouille mortelle. Seuls les enfants que José Eduardo Dos Santos a eus avec Ana Paula étaient présents à ses funérailles.

L’ancien chef de l’Etat Dos Santos repose désormais près du Père de l’indépendance de l’Angola, au mémorial Agostinho Neto à Luanda.
L’ancien chef de l’Etat Dos Santos repose désormais près du Père de l’indépendance de l’Angola, au mémorial Agostinho Neto à Luanda.

Parlant au nom de la famille, Jociana Dos Santos, l’une des filles du disparu a souligné: «Pour mon père, rien n’était plus important que la famille, il était toujours très optimiste, tourné vers le futur, un futur dans lequel nous serons unis. Au nom de ma famille, je remercie le Gouvernement d’avoir rendu possible ce jour pour célébrer un grand homme».
Si les six autres enfants issus de précédentes unions, n’ont pas pris part à la cérémonie, l’un des cousins d’Ana Paula a quant à lui relevé: «C’est désolant, mais notre famille, c’est le MPLA, le parti. Et quand le chef du parti meurt, le deuxième président de la République, il faut oublier les discordes».
Rendant hommage à José Eduardo Dos Santos, le président Denis Sassou-Nguesso, a fait savoir qu’ils sont tous les deux arrivés aux affaires la même année, en 1979. Ils se sont connus pendant que Dos Santos menait son combat politique depuis Brazzaville jusqu’en Angola. Il a notamment beaucoup lutté pour la libération de l’Angola, ainsi que de celle des pays d’Afrique australe. Il a joué un rôle important pour la tenue du protocole de Brazzaville de 1988 qui avait conduit à la libération du sud de l’Angola, à l’indépendance de la Namibie, à la fin de l’Apartheid et à la libération de Nelson Mandela.

Alain-Patrick MASSAMBA