De quoi sera fait demain? Cette question, nous nous la posons chaque jour, mais cette fois-ci à l’échelle d’une Nation, elle traduit l’angoisse (ou l’apathie) devant l’incertitude des jours qui viennent. Notre classe politique est aphone. Elle ne lance pas, même par simple principe, les contre-feux dont peuvent se nourrir les débats de l’opinion et des médias. Tout est fait comme si nous étions résignés à voir arriver l’an 2026, ses aléas et ses surprises annoncées ou supputées.
Il est sûr que l’année 2026 finira pas arriver. Et que ceux qui font mine de vouloir se lancer dans la course de la présidentielle aujourd’hui, finiront par se lasser d’attendre. Les étudiants le savent : on ne commence pas à apprendre les lecons le jour de l’épreuve. Nous ne nous attendons pas à des surprises, quel que soit le protagoniste. Nous connaissons notre pays et son personnel politique; il ne nous apportera aucun élément de surprise. Nous nous sommes installés dans un conformisme que nous trouvons d’ailleurs plus rassurant que l’aventure des inconnus.
Nous avons, comme dirait le comédien, tout essayé. Nous avons expérimenté l’alternance guerrière puis pacifique. Nous avons essayé les gouvernements d’union nationale. Nous avons vu monter au pouvoir les majorités les plus confortables : nous en revenons toujours au même point de recherche d’une formule de démocratie qui nous satisfasse. Nous en sommes toujours à hausser les épaules d’un air entendu: rien de nouveau sous le soleil.
Alors, arrive et passe bien vite l’année 2026 pour que nous entamions un nouveau cycle de hasardements politiques, dans la paix.
Albert S. MIANZOUKOUTA