
Archevêque
La chrétienté de Brazzaville a applaudi à tout rompre dimanche dernier. Au terme de ses années canoniques à la tête de l’archidiocèse de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou a pris congé des fidèles de l’archidiocèse. Le droit canonique prescrit, Mgr Milandou a obéi. Si nous étions en politique, nous parlerions d’une alternance préparée et accomplie dans la moindre des dispositions puisque dans deux semaines, son successeur, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, sera installé !
La fête de Dimanche dernier à la Place mariale était belle. Elle a donné l’impression que les années de prêtrise de Mgr Milandou; celles de son épiscopat auxiliaire à Brazzaville; de son épiscopat ordinaire comme premier évêque de Kinkala, puis de son transfèrement à l’archidiocèse de Brazzaville se sont passées le plus simplement du monde. Il s’agit de longues années qui donnent l’impression, énumérées dans la liesse, d’un parcours qui a débuté et pris fin dans la facilité.
Comme s’il n’y avait pas eu de peines à accomplir chaque jour son métier de pasteur, ni de la difficulté à annoncer la Parole du Salut à des fidèles aujourd’hui sollicités de mille parts. Dimanche, même lui-même Mgr Milandou, en égrenant les mercis d’obligation et les excuses pour ce que les limites humaines ne lui ont pas permis de faire, a semblé avoir oublié tout. Comme si tout n’avait été que facilités et joies, annonce sans aspérités.
C’est cela surtout qu’il nous laissera comme style de vie et comme style de pasteur. Jovial envers tous, serein devant les événements, timonier en haute mer comme en temps calme. Il laisse au peuple qui lui a dit aurevoir dans la joie mais parfois aussi dans le sanglot, le sentiment d’un homme qui n’a pas fait de vagues.
Nous avons dit aurevoir à un pasteur et nous lui avons dit, dans nos élans désordonnés, que nous lui sommes reconnaissants de ce qu’il a supporté au milieu de nous. Nous lui sommes reconnaissants des prêtres qu’il a formés et qui sont déployés dans nos paroisses, des familles qu’il a bénies et qui ont donné tristesses qu’il a dirigés ou partagés avec nous…
Nous devons nous réjouir de ce que cet aurevoir joyeux se soit déroulé dans la Foi reçue et vécue. Nous nous réjouissons de ce que l’Eglise, dans la sagesse de ses plus de 2000 ans de pratique concrète de l’Evangile et de gestion des hommes, ait pensé à nous préserver des tiraillements dans les temps comme ceux-ci. Nous sommes heureux d’être dépositaires de cette hérédité. Aurevoir, Monseigneur, et bon repos partout où votre humanité vous )conduira !
Albert S. MIANZOUKOUTA