Un an après sa mort en plein confinement dû à la COVID-19, une messe en mémoire de Joachim Okouri, ancien directeur technique et organiste de la chorale Père Paul Ondia de la paroisse Notre-Dame des Victoires de Ouenzé a été célébrée dimanche 25 avril 2021. Elle était présidée par Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala. Parmi les participants à cette célébration, des anciens séminaristes, des membres du chœur grégorien, trois membres de la chorale Quasimodo de la paroisse Saint Joseph de Matongué de Kinshasa, en RD Congo, qui est jumelée à la chorale Père Paul Ondia.

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Joachim Okouri

La commémoration du premier anniversaire du rappel à Dieu de Joachim Okouri a permis aux membres de la chorale Père Paul Ondia dirigée par Xavier Mpougalogui et qui a pour devise «Chanter pour évangéliser», de rendre hommage à leur regretté compagnon, décédé à une période où ils n’ont pas pu lui offrir des obsèques dignes. C’est ainsi qu’ils ont attendu ce moment pour symboliser ces instants commémoratifs. Cette messe a coïncidé avec le 4e dimanche de Pâques, le dimanche du Bon Pasteur.
Dans l’archidiocèse de Brazzaville, le défunt choriste était connu pour son talent, il a formé à l’orgue plusieurs amateurs de cet instrument musical. L’ayant connu au Grand séminaire Libermann de Brazzaville actuellement Grand séminaire Cardinal Emile Biayenda, Mgr Portella qui fut son aîné dans cette maison de formation, a dans son homélie présenté la figure du disparu en joignant son témoignage à la parabole du bon berger. Le berger a-t-il indiqué, c’est quiconque exerce une responsabilité sociale, qui paît le troupeau et non ceux qui se paissent eux-mêmes. Cela peut, a dit l’évêque, concerner tous les domaines de la vie. D’après lui, cette parabole nous interpelle tous, à tous les niveaux: le clan, l’enseignement, l’administration, la santé, la vie économique, la vie politique. «Les domaines d’application sont illimités. Laissons-nous interpeller par le prophète Ezéchiel qui dit: malheur aux pasteurs qui se paissent eux-mêmes»!
L’évêque a exhorté les membres de la chorale Père Paul Ondia à prendre conscience de leur mission, à faire leurs les paroles du Pape émérite Benoît XVI à l’endroit des membres de l’Association italienne Sainte Cécile en novembre 2012, en leur rappelant leur mission qui consiste à chanter pour humaniser. Le Pape avait appelé à l’amélioration du chant liturgique lors de la célébration liturgique. Mgr Portella leur a également rappelé la vision du Concile Vatican II.

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Les membres de la chorale Père Paul Ondia

Le président de la chorale Paul Ondia a retracé les grands traits de la vie de Joachim Okouri, qui fut un grand ami de Mgr Anatole Milandou. Né à Ebongo, dans le district de Lékana (Plateaux) le 26 mars 1946, il était fils d’un forgeron de la localité. A la paroisse Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Lékana, il jouissait de l’estime du curé de la paroisse, qui n’a pas tardé à l’orienter au Petit séminaire Saint Pie X de Makoua (département de la Cuvette) en vue de la prêtrise.
Sous l’encadrement du père Paul Ondia, directeur de ce séminaire, Joachim Okouri s’est distingué par sa voix dans l’exécution des chants et s’est vite passionné pour l’apprentissage de l’orgue. Après son baccalauréat, il s’est vu ouvrir les portes du grand séminaire Libermann. N’étant pas devenu prêtre, il s’est, dans la vie civile orienté vers l’agronomie, où il a occupé de hautes fonctions au niveau de l’Etat. Après le décès du père Paul Ondia, les anciens séminaristes, juvénistes, collégiens et élèves de Makoua, ont réfléchi sur la création d’une organisation autour du premier prêtre spiritain congolais, pour que son esprit et son témoignage continuent à rayonner dans le pays. Ainsi a triomphé l’idée de création de la chorale qui porte son nom.
En dépit des mesures en vigueur dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire en République du Congo dû à la pandémie de la COVID-19, particulièrement celle portant sur la fermeture des frontières terrestres, fluviales et maritimes, trois membres de la chorale Quasimodo de Kinshasa ont pu effectuer la traversée du fleuve Congo pour gagner Brazzaville à cette occasion. Il s’agit de Julien Bukasa Kashama, Mimie Muzinga Banza et Deboram Luketeka Bavovadio. Le déplacement des trois choristes a été rendu possible grâce à la demande de Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville, qui a obtenu du général de police de 1ère classe Philippe Obara, administrateur général de la Centrale d’intelligence et de documentation (ex-Direction générale de la surveillance du territoire, DGST) une dérogation autorisant l’ouverture exceptionnellement du Beach de Brazzaville. Toutefois, pour ne pas déroger à la règle, les intéressés se sont conformés aux exigences du contrôle sanitaire d’usage à la frontière.
Cette messe a permis également de prier pour Mgr Benoît Gassongo, un des anciens pasteurs du diocèse d’Owando, à l’occasion du 40e anniversaire de sa mort.

Aristide Ghislain NGOUMA