Après de longues années de présence en Afrique, l’inédit s’est produit: une première religieuse africaine, d’origine congolaise, s’est définitivement engagée dans la congrégation des sœurs Servantes du Très Saint-Sacrement. Sœur Christiane Diahoua Loumouamou a émis ses vœux perpétuels au sein de cette congrégation le 12 décembre dernier, au cours d’une émouvante messe célébrée par Mgr Miguel Angel Olaverri, archevêque de Pointe-Noire, en l’église Christ-Roi de Loandjili. Plusieurs prêtres étaient présents, y compris le curé de la paroisse, l’abbé Alain Loemba Makosso, vicaire général du lieu, et le père Brel Daouda Malela, provincial de la congrégation du Très Saint-Sacrement, président de la Conférence des supérieurs majeurs du Congo. Sœur Thu-Hong, supérieure de la communauté, était présente comme déléguée de la supérieure générale.

Les vœux perpétuels constituent l’acte par lequel, après plusieurs années d’apprentissage, d’observation et de discernement aussi bien par un (e) candidat(e) que par ses formateurs, celui-ci ou celle-ci décide enfin de consacrer toute sa vie au service du Christ au sein de la société ou congrégation qui l’a accompagnée.

Photo de famille autour de l’archevêque de Pointe-Noire
Photo de famille autour de l’archevêque de Pointe-Noire

Sœur Christiane Diahoua Loumouamou a dit son oui généreux à l’appel qu’elle a reçu depuis fort longtemps du Seigneur, devant Dieu et les hommes. Après l’appel de la candidate et l’interrogatoire par la supérieure, sœur Thu-Hong, sœur Christiane a dit oui à Dieu, à la grâce, à l’amour, à la force divine espérée.
Dans son homélie tirée de l’évangile de Saint Jean, (Jn 2, 1-11), Mgr Miguel a rappelé que la vie religieuse est un don d’amour que chacun ou chacune a reçu. Personne ne le mérite, comme a dit le Pape François à l’occasion de la Journée mondiale sur la Vie consacrée; la consacrée est celle qui, chaque jour, se regarde et dit: «Tout est don, tout est grâce».
«Dans l’évangile, c’est la charnière entre l’enfance et la maturité. C’est la charnière entre la protection maternelle et l’accompagnement, car Cana c’est le oui de Marie à la mission de Jésus, c’est déjà la porte ouverte sur la Passion. Et ce pas, Marie va le faire dans une fête humaine, un mariage. Elle va le faire à travers un aspect matériel: le vin. Marie est celle qui prend soin de chacun au cœur de la vie quotidienne. Et Jésus va répondre à sa demande, car pour lui aussi la réalité de la vie quotidienne est importante. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est incarné et ce n’est pas pour rien que de Dieu il s’est fait homme. Puissions-nous, à la lecture de ce passage, contempler toute la proximité de Marie et de Jésus en tout ce qui fait notre quotidien. Parce que Dieu nous aime toujours et il se donne à nous, même dans nos misères», a dit Mgr Miguel.
Après l’homélie, la professe s’est allongée avec tout son corps sur le sol, en signe d’humiliation et d’humilité de la créature face à la transcendance du créateur. Ont suivi la lecture de la Charte et la signature de la formule des vœux par la religieuse. Ainsi, Mgr Miguel a remis l’anneau à sœur Christiane.
Toutes émues et transportées de joie, la famille et les consœurs ont salué cet événement historique de l’engagement définitif d’une première religieuse africaine dans cette congrégation.
En retour, Mgr Miguel a exhorté sœur Christiane à la persévérance dans la fidélité à Dieu: «Le Seigneur Dieu continuera chaque jour à éclairer ta vie de sa lumière, la lumière de Dieu. Une joie profonde qui garde comme la vigne sa sève et sa verdeur envahira ta vie parce que Dieu est capable de combler la soif de notre cœur pour toujours».
De son côté, sœur Christiane a remercié le père Brel Daouda Malela, prédicateur de sa retraite pour sa disponibilité. Elle a remercié également ses parents qui ont fait don à l’Eglise de ce trésor fragile fait d’argile et qui nécessite beaucoup d’attention pour ne pas le perdre ou l’abîmer.
Cette messe a été animée par la chorale Magnificat de la paroisse Sainte-Rita.

Madocie Déogratias MONGO