La première conférence sur l’assainissement urbain en République du Congo s’est tenue à Brazzaville le 3 février 2025, sous le thème: «Défis, enjeux et perspectives». Organisée par le ministère de l’assainissement urbain, du développement local et de l’entretien routier, l’événement a été ouvert par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, en présence du ministre Juste Désiré Mondelé et de nombreux invités, y compris des membres du Gouvernement et des représentants des collectivités locales.
Le député-maire de Brazzaville Dieudonné Bantsimba pense que les populations ont droit à un environnement propre. «Il est de notre responsabilité commune d’y travailler avec détermination. Cette conférence est donc une opportunité précieuse pour partager les expériences, discuter les meilleures pratiques et identifier les solutions adaptées à nos réalités», a-t-il affirmé.
Pour Juste Désiré Mondelé, le thème de cette conférence «engage à envisager une transformation profonde et structurée de la gestion des déchets, et de l’assainissement. En y intégrant les réalités locales, et les exigences des objectifs de développement durable», a-t-il déclaré.
Cette conférence, a-t-il dit, «marque le début d’une dynamique nationale, d’une forte mobilisation populaire, concertée, en faveur de l’assainissement en République du Congo». Il a indiqué que la propreté en milieu urbain, est un gage de l’état de santé de la population, soulignant qu’ «ensemble, faisons du Congo un modèle d’assainissement durable, un legs pour les générations futures».
Juste Désiré Mondelé a salué l’implication des Forces armées congolaises et de la Force publique en matière d’assainissement, ainsi que celle des partenaires au développement et des ONGS, tout en réaffirmant que l’assainissement ne peut se faire efficacement sans l’implication des populations, en particulier dans la gestion des infrastructures, des déchets et la sensibilisation aux bonnes pratiques.
Les villes congolaises, moteurs de la croissance économique, sont des lieux où se concentrent les défis les plus pressants en matière d’assainissement. Parmi ces défis, figurent l’état des quartiers et des marchés domaniaux; l’insuffisance des infrastructures adaptées, à savoir le manque de systèmes structurés pour la collecte, le tri et le traitement des déchets; la gestion non contrôlée des déchets qui contribue à la pollution des sols, de l’eau et de l’air, notamment avec la prolifération des décharges à ciel ouvert; la mobilisation des ressources financières.
Pour relever ces défis, le ministère de l’assainissement urbain propose un plan d’action ambitieux qui inclut des campagnes de sensibilisation à grande échelle; la promotion de l’économie circulaire et la valorisation des déchets; le développement des mécanismes de financements innovants; la construction des centres de tri et de recyclage; l’adoption des technologies écologiques, telles que la biométhanisation et la pyrolyse des déchets plastiques; l’amélioration des voiries par la pavage de toutes les rues; création des villes intelligentes, zéro déchet; de la poursuite de l’opération de planting à l’image de la Journée nationale de l’arbre; l’initiation des projets villes et villages propres, arrondissements et quartiers propres, entreprises publiques et privées propres, écoles et universités propres, églises propres hôpitaux et Centres de santé intégrés propres, etc.
Le Premier ministre a souligné que ces discussions doivent conduire à des actions concrètes. Il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à créer des villes propres et plus habitables, en mobilisant toutes les forces vives de la société. «Ces assises ne peuvent pas être un simple moment de réflexion. Elles doivent être un moment de départ pour des actions concrètes avec des résultats mesurables, car les attentes des populations sont précises. Espace de dialogue, elles constituent un moment privilégié d’échanges d’expérience et d’identification de solutions novatrices qui pourront aboutir à la confection d’une feuille de route concertée pour la mise en œuvre de projets d’assainissement à grande échelle. Elles devraient aussi affiner la réflexion amorcée par le Premier Clément ministre Mouamba ayant consacré le premier samedi du mois à l’assainissement pour la faire évoluer vers une loi entraînant l’ensemble des forces vives à l’amélioration de notre cadre de vie», a-t-il déclaré.
«Ensemble, nous avons la capacité de construire un avenir ou nos villes seront plus résilientes, durables et où l’assainissement sera un point fondamental», a-t-il dit, tout en soulignant la déterminantion du Président de la République à apporter une solution appropriée et urgente à la problématique de l’assainissement.
Cyr Armel YABBAT-NGO