L’Assemblée nationale a tenu le 3 avril 2025 une séance de questions orales au Gouvernement suivie de débats. Les travaux étaient présidés par Isidore Mvouba, son président.

Cette séance s’est déroulée dans un climat moins tendu et plus sobre. Neuf députés ont posé 17 questions à 6 ministres, portant notamment sur les engagements gouvernementaux pour permettre aux collectivités locales d’accomplir leurs missions constitutionnelles, ainsi que sur la possibilité de verser des rémunérations mensuelles aux conseillers locaux. D’autres sujets abordés incluent la suite du projet de la Fonderie du Congo (FONDECO) ; les retards dans la mise en œuvre des conclusions des états généraux de l’éducation nationale ; la menace de retrait de la réserve de biosphère de Dibémeko de la liste de l’UNESCO en raison de sa dégradation causée par l’exploitation minière ; la concurrence déloyale dans le secteur des boissons ; l’accès des jeunes filles à l’école militaire général Leclerc et les zones économiques spéciales.

Anatole Collinet Makosso

Le Premier ministre a affirmé que le Gouvernement s’emploie à rendre les ressources disponibles pour les sessions budgétaires des Conseils municipaux et départementaux en avril, pour ceux qui ne les ont pas encore tenues.
Concernant la rémunération des conseillers locaux, il a précisé que cela relève du respect de la législation sur le régime indemnitaire des élus, en particulier la loi 7-03 du 6 février 2003, qui dispose que «la fonction de conseiller est gratuite, mais donne droit au remboursement des frais de transport et aux indemnités de sessions».
À ce titre, une somme de 100.000 FCFA a été allouée pour les frais de transport, et 300.000 FCFA pour les frais de sessions, calculés sur la base des indemnités de mission des fonctionnaires.
Sur les livrables attendus des États généraux de l’éducation nationale, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a indiqué que cette rencontre avait permis d’élaborer des documents essentiels pour structurer la réforme du système éducatif, incluant des avant-projets de loi fixant l’organisation du système éducatif en République du Congo; le développement de la recherche scientifique et de l’innovation technologique et de programmation budgétaire et de la recherche. «Ces textes sont en cours d’approbation et constituent la base de la refondation du système éducatif national», a-t-il affirmé.
Concernant les retards dans l’application des conclusions de ces états généraux, le Premier ministre a soutenu que des réformes de cette ampleur nécessitent de respecter les normes nationales et internationales et d’assurer une compréhension générale des enjeux. Ces textes seront prochainement transmis au Parlement pour examen et adoption, avec une application prévue pour l’année académique 2025-2026.
Anatole Collinet Makosso a également fait le point de l’avancement des zones économiques spéciales, notamment celle de Pointe-Noire, dont la première phase de réalisation des travaux est estimée à 68%.
Le ministre d’État, Alphonse Claude N’Silou, a évoqué les changements dans le secteur brassicole, liés à la préparation des opérateurs à la concurrence extérieure prévue dans quatre ans avec l’ouverture des frontières. Il a précisé que les prix des boissons ne sont plus fixés par le ministère, mais par le marché, tout en soulignant que la nouvelle autorité nationale de la concurrence veillera à éviter toute position dominante ou accord nuisible pour les consommateurs.
Il a indiqué que le Gouvernement continuera à encadrer la promotion des boissons alcoolisées pour protéger les jeunes de la surconsommation.
Enfin, Alphonse Claude N’Silou a reconnu une concurrence déloyale dans le secteur des boissons, résultant de la stratégie des brasseries incitant les grossistes à vendre davantage pour obtenir des ristournes.
En réponse à une question sur l’accès des jeunes filles à l’école militaire général Leclerc, le ministre de la Défense a expliqué que des infrastructures doivent encore être construites pour accueillir les filles. Il a rassuré sur l’existence d’études d’extension de cette école et l’engagement du Gouvernement à intégrer les jeunes filles tout en tenant compte des exigences d’encadrement. «Ce sont des jeunes filles d’un âge qui varie entre 11 et 13 ans. C’est un âge très sensible qui nécessite une grande attention et un encadrement strict sur tous les plans dans un environnement adapté», a expliqué Charles Richard Mondjo.
Le ministre Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes a dressé un bilan de la Fonderie du Congo, gravement endommagée, rendant sa relance difficile. Il a indiqué qu’à la fin de 2017, l’usine était achevée à 88,5 %, mais qu’un financement de 2 milliards de FCFA était nécessaire pour relancer l’activité, ce que les partenaires Mauriciens n’ont pas pu fournir. Il a souligné les efforts pour trouver un nouvel investisseur.

Cyr Armel
YABBAT-NGO

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