Les Etats africains avaient adopté le 11 juillet 2003 le Protocole de Maputo, au Mozambique, relatif au droit à la santé et au contrôle des naissances. Mais depuis lors, aucun texte d’application n’a été pris par le Gouvernement du Congo Brazzaville pour accompagner ce Protocole. M. Ngodi Etanislas, coordonnateur de l’Association Avenir Nepad Congo a convié en septembre dernier à son siège à Brazzaville, les journalistes nationaux à un déjeuner de presse dans l’objectif de solliciter l’expertise des professionnels de la communication afin de faire le plaidoyer auprès des pouvoirs publics, en vue de la promulgation de ce Protocole.
Le déjeuner de presse s’inscrivait dans le cadre de la semaine contraceptive organisée par l’Association Avenir Nepad Congo du 22 au 28 septembre 2020 pour informer et sensibiliser les populations à la contraception. Elle visait à rappeler aux Gouvernements leurs engagements en la matière; à mobiliser non seulement les organisations de la société civile sur ces questions, mais aussi et surtout à aider la population à se l’approprier. Cette semaine contraceptive a été marquée par deux journées internationales majeures: la journée mondiale de la contraception célébrée le 26 septembre, et la journée internationale des naissances célébrée le 28 septembre de chaque année.
La communication du coordonnateur était axée sur la présentation de quatre rapports de recherche d’études menées par son association. Celle-ci était appuyée par M. Djembo Ornaël, chargé des programmes au sein de cette association, ainsi que des suggestions faites par les professionnels de la communication, ponctuées de la lecture de certains articles du Protocole de Maputo.
Selon un rapport de l’organisation mondiale de la santé (OMS) publié en juin 2019, chaque année, 4,7% à 13,2% des décès maternels sont attribués à des naissances précoces. L’apparition de la COVID-19 en Chine et sa propagation dans le monde entier ont des impacts non négligeables quant à l’accès des femmes et jeunes filles aux informations sur la contraception. Les Gouvernements mettent plus de ressources financières dans la lutte contre cette pandémie et non dans les autres domaines de la santé qui sont pourtant des secteurs vitaux de la vie de l’homme.
Le coordonnateur de l’Association Avenir Nepad Congo a fait référence à nombre de textes juridique, notamment le Protocole de Maputo en son article 14 qui stipule que les Etats assurent le respect et la promotion des droits de la femme à la santé. Il s’agit d’exercer un contrôle sur leur fécondité; de décider de leur maternité, en tenant compte du nombre d’enfants et de l’espacement des naissances; de faire le libre choix des méthodes de contraception; de se protéger et d’être protégées contre le VIH-sida; d’exercer le droit à l’éducation sur la planification familiale, conformément aux normes et pratiques internationales reconnues.
Les Etats doivent prendre ainsi toutes les mesures appropriées pour assurer l’accès des femmes aux services de santé adéquat à des coûts abordables; prévoir les programmes d’information, d’éducation et de communication pour les femmes, notamment celles vivants en milieu rural; fournir des services nutritionnels pendant la grossesse et la période d’allaitement et améliorer les services de santé existants.

Pascal BIOZI KIMINOU