Cinq nouvelles constituent ce recueil publié aux Editions Cana. Il s’agit de quelques fresques puisées dans le quotidien des Congolais. La polygamie, la trahison, la repentance sont les maîtres mots qui marquent la trame des récits un tantinet comiques de Virginie Awé. Le premier texte éponyme du recueil est l’histoire d’Antoine, dont les trois épouses vivant sous son toit se disputent ses faveurs. Les trois rivales finissent par se réconcilier après la mort du mari pour défendre leur héritage envié par les beaux-parents. Ce n’est qu’alors qu’elles découvrent les qualités des unes et des autres.
La deuxième nouvelle, «espoir retrouvé», est le récit de la mésaventure de Ndinga. Jeune séminariste menacé de renvoi à cause d’une machination fomentée par son père. Ce dernier ne veut pas que le seul garçon de sa lignée devienne prêtre afin qu’il hérite du pouvoir familial. Mais le destin joue en faveur du fils.
La troisième nouvelle, «Marcellin et Nicole», raconte la vie d’un mari trahi. Malgré l’inconduite de sa femme, Marcellin demeure imperturbable. Seulement après sa mort, la femme découvre qu’elles sont deux veuves à la veillée.
Quant aux deux dernières nouvelles intitulées «L’amour au bout du tunnel» et «Mama ministre», nous les laissons à la curiosité du lecteur. L’écrivaine Virginie Awé ne condamne ni n’encourage la polygamie. Elle invite juste les époux polygames à être équitables et responsables. La polygamie d’ailleurs n’est pas interdite par les lois congolaises. Cette forme d’union correspond bien aux us africains, contrairement aux unions homosexuelles légalisées sous d’autres cieux.
Avec la légalisation des unions homosexuelles, les sociétés occidentales «ont franchi la limite du tolérable (…). Dans ces sociétés, prendre une seconde épouse peut être perçu comme un crime et passible d’un emprisonnement ferme, alors que sortir avec une personne de même sexe est normal. Quel paradoxe ! Ceci donne froid dans le dos et nous invite à revenir sur nos propres mœurs. Car il vaut mieux sortir avec plusieurs femmes que de se marier avec un seul être de même sexe», s’indigne Raymond Loko à la préface.
Née à Brazzaville, au Congo, Virginie Awé est inspectrice aux impôts. Elle est aussi auteure du roman «Une robe à deux». Ses livres sont disponibles à la librairie ‘’Les Manguiers’’, au siège des Dépêches de Brazzaville.

Aubin BANZOUZI
(Source : adiac-congo.com/Les Dépêches du Bassin du Congo)