Les Congolais qui n’en avaient pas l’habitude, n’hésitent plus à exprimer leur ras-le-bol. Les revendications pourraient devenir récurrentes. Grève à l’Université Marien Ngouabi depuis plus d’un mois, au CHU de Brazzaville depuis la semaine passée, à l’hôpital Edith Lucie Bongo Ondimba d’Oyo, des personnels de la direction générale du Budget, de la Société de transport public urbain (STPU), d’Averda, du Chemin de fer Congo océan (CFCO), etc. Arriérés de pensions et de salaires dans les mairies et à la Caisse de retraite des fonctionnaires, ajoutés aux récurrentes pénuries de carburant et de coupures d’électricité font encore monter la tension. Le malaise des Congolais est de plus en plus perceptible. Le pays n’avait plus connu une telle série de manifestations depuis 1990, avant la Conférence nationale souveraine de 1991. Le Gouvernement est accusé de ne pas être à l’écoute et l’opposition essaie de récupérer la fronde. Pour Romain Manangou, «l’échec d’une forme de gouvernance est patent. Personne ne peut le contester». Une critique partagée par Clément Mierassa, autre opposant avisé: «Le pays est mort. Il est en faillite, il est dans le chaos».