Candidat indépendant aux législatives dans la première circonscription de Moungali, Axel de Lourdes, promoteur directeur de l’Institut inspecteur Jean Biyoudi, est sorti de sa réserve. Dans l’interview ci-après, il parle de sa première expérience en politique, de l’organisation et du déroulement du scrutin et de son avenir politique.

**Quelle lecture faites-vous de l’organisation et du déroulement du scrutin législatif?
*Très modestement à mon avis, ils sont conformes aux normes et exigences universelles de l’organisation et du déroulement des scrutins. Mais, le gros du problème au Congo dans ce processus réside au niveau des acteurs, des hommes et des femmes, qui en ont la responsabilité du début à la fin. Leurs intentions personnelles nourries par l’héritage d’une mentalité collective de la culture sans repère de valeurs ni de vertus dans le paysage politique du pays; et les directives et injonctions des machines de nomination des responsables, ces deux modes ou bases d’orientation de la gestion des destinées d’un peuple forment et composent à eux deux un puissant système qui décide de tout. Les élections et leurs résultats qui en découlent ne peuvent en aucun cas échapper à cette triste et déplorable réalité. Les vestiges du monopartisme ont pris la couleur d’une démocratie d’Etat et non une démocratie du peuple, si j’ose me répéter.

**On parle de plus en plus de fraude aujourd’hui, en tant que candidat que pouvez-vous nous en dire?
*Eh bien, mon appréciation découle de ce que je viens de dire. Elle est le reflet de ce que je me fais comme idée et image du niveau de loyauté, du patriotisme, de dignité et d’honnêteté intellectuelle individuelles de tous ceux qui trouvent impliqués dans la gestion des scrutins dans notre pays. Dommage que les choses se trouvent encore à un niveau qui ne suscite qu’indignation, frustration et critiques acerbes de la part de plus d’un observateur, national comme étranger, et de la part de notre propre peuple. Un peuple au nom de qui nous faisons nos campagnes de charme, un peuple pour qui, normalement, nous, prétendus hommes publics, avons l’impérieux devoir politique, la responsabilité politique de garantir une gestion équitable et citoyenne de ses destinés et aspirations.
Ne dit-on pas dans ce monde que; quelle que soit la machine, son travail et ses produits ne valent que ce que valent les gens qui l’animent. Ces résultats sont les reflets du niveau actuel de la prise de conscience de la gestion de notre destin et de l’avenir du pays et cela se lit très bien dans nos campagnes électorales; le peuple troque l’avenir de la jeunesse, donc de ses enfants, et nous les politiques nous réduisons nos parents à l’état de marchandises et de mendiants et ceci constitue un problème d’homme, de changement de mentalité et de paradigmes.

**Vous êtes arrivé en troisième position, qu’est ce qui n’a pas marché?
*Eh bien tout a bien marché selon moi et selon ma vision de la gestion humaniste et humanisante des campagnes électorales et de la vie politique. Mais aussi, je l’avoue, bien des choses de ma campagne n’ont pas été à la hauteur et au rythme des campagnes électorales auxquelles notre peuple est déjà habitué depuis plusieurs années déjà, d’une part, et d’autre part; nous ne nous sommes pas arrimés au mode des campagnes de la réalité actuelle du niveau d’organisation et du déroulement des scrutins au Congo. Un niveau qui laisse à désirer, un niveau où beaucoup de choses sont à dire et à améliorer. Le premier de ce lot est sans doute le niveau de conscience de l’homme: homme responsable et le second de ce lot est le peuple qui se plaît d’être en réalité tel que nous le voyons pendant les périodes de campagnes; les compagnes pendant lesquelles l’homme politique ridiculise ses propres parents par des dons de circonstance…

**Allez-vous abandonner le combat politique?
*Pas du tout! Je ne pense pas décevoir les parents et les frères et sœurs qui croient en moi car ils ont été nombreux qui se sont démarqués des vieilles habitudes et qui, du reste, espèrent fortement qu’ensemble nous pouvons faire bouger les choses autour de nous. Il suffit de se conformer aux exigences du monde politique. Un parti politique et des alliés, car il est difficile de gagner seul en politique; c’est la première leçon que je viens d’apprendre et n’envisage pas par conséquent ne pas tenir compte de ça dans ce que je compte faire de mon futur combat politique.

**Que prévoyez-vous pour le futur justement?
*D’abord, assumer tout simplement ces résultats et accepter le destin qui veut qu’à partir de cet évènement riche en leçons de la vie que ma veste d’homme public comme promoteur directeur d’une école privée soit doublée d’une couleur d’homme politique. Le reste, avec le temps, vous aurez sans nul doute l’opportunité de le vivre et de m’accompagner dans ce nouveau chemin de ma vie.

Propos recueillis par
Merveille Boumba (Stagiaire)