Les championnats départementaux de basket-ball de Brazzaville battent leur plein. Avant le début de la seconde phase, l’entraîneur principal d’Inter Club est de ceux qui pensent que le rajeunissement opéré par la plupart des équipes portera des fruits. Interview.

*Cette année Inter Club présente une équipe différente de celle de la saison précédente. Est-ce une option ou un choix dicté par les circonstances ?
** On n’a écarté personne, donc ce sont les circonstances qui font que de plus en plus de jeunes soient alignés. Ils assurent bien la relève. Tous les anciens, y compris ceux qui sont partis en stage (Inter Club est une équipe militaire) sont donc avec nous, mais il n’est pas question de les privilégier. Le critère déterminant est la régularité aux séances d’entraînement.
*Ces joueurs vous donnent-ils satisfaction ?
**Ce sont des jeunes qui n’ont peut-être pas de l’expérience. Mais ils sont encadrés par quatre anciens n’ayant pas abandonné. Les autres anciens reviennent les uns après les autres. Mais pour nous, ce n’est pas après une séance d’entraînement qu’on retient un joueur. Il faut montrer des aptitudes techniques et physique pour espérer retrouver sa place dans l’équipe.
* Que retenez-vous de la première phase de la saison ?
**Effectivement, c’est le rajeunissement qui se met en place. L’opportunité donnée aux jeunes de s’exprimer. Nous avons fait un bon parcours, puisqu’Inter Club est deuxième de notre poule. Nous n’avons perdu que contre Diables-Noirs. On va continuer le travail, on est satisfait à 60%.
*Le titre est toujours une obsession pour Inter Club ?
**Nous restons Inter Club. Même avec ces jeunes nous visons le titre. Nous croyons en cette jeunesse.
*Comment appréciez-vous le niveau du championnat ?
**Ce qui me surprend, c’est que physiquement les garçons sont au point. Est-ce parce que toutes les équipes ont rajeuni leurs formations ? Ces petits-là courent beaucoup. Il me semble que pendant le confinement, ces joueurs ont fait un travail individuel intense. Les matches vont vite, et quand vous n’êtes pas au point physiquement, tactiquement ça ne marche pas. C’est ce qui me plaît. J’ai le sentiment que ce rajeunissement portera ses fruits.
*La pandémie de COVID-19 a certainement eu un impact sur le rendement des joueurs.
**Je constate que ça joue beaucoup individuellement, mais qu’il n’y a pas encore les fondamentaux collectifs. Dans plusieurs domaines du jeu, il va falloir que les équipes travaillent davantage.
*La longue période d’inactivité a obligé les clubs à rajeunir leurs formations. Est-ce une bonne chose pour l’avenir ?
**Pour moi, c’est venu naturellement. Il était peut-être temps qu’on donne leur chance aux jeunes, au niveau des joueurs et même des techniciens, car je vois aussi beaucoup de jeunes entraîneurs à la tête des équipes.
*Mais sans compétitions internationales, l’avenir semble bouché… ?
**Il est vrai que le pays est suspendu au niveau continental, mais il faut continuer à croire. Mais pour Inter Club, nous avons des compétitions militaires en vue. Donnons le temps à la Fédération pour régler ce problème.
*Un message aux férus du basket-ball ?
**Qu’ils continuent de croire. S’ils ne croyaient pas en l’avenir de ce basket, ils n’auraient pas mis leurs équipes en chantier. Aujourd’hui, on est passé de 8 à 16 équipes en seniors hommes. Chez les filles, on compte aujourd’hui 8 équipes contre 3. On sent que ça bouge. Chez les filles, c’est une vraie jeunesse sauf que la taille nous manque. Une petite déception chez les cadets et les juniors : nous n’arrivons pas à canaliser le problème de l’âge des joueurs. Mais on continuera à travailler, et je pense que ça marchera.

Propos recueillis par G.-S.M.