Brazzaville, la capitale congolaise, a abrité du 2 au 5 juillet 2024 la première conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement. L’occasion unique pour les gouvernements, les partenaires, les bailleurs de fonds, les ONG, le secteur privé et les communautés locales, de partager leurs points de vue et de forger des partenariats qui permettront de réaliser des progrès significatifs en matière de conservation des forêts et de développement durable dans le monde et en particulier dans le bassin du Congo.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a exhorté les parties prenantes à la conférence à faire davantage pour planter et entretenir des arbres, restaurer les écosystèmes dégradés en fournissant le soutien financier et institutionnel nécessaire pour contribuer à l’entretien et à la restauration de l’écosystème forestier.
Le WWF a plaidé en faveur d’un soutien financier accru au boisement et au reboisement dans le Bassin du Congo, de la promotion de mesures alternatives par la production du charbon de bois et lutter contre la déforestation en RDC et pour le maintien de l’impact écologique de la certification du Forest Stewardship Council (FSC).
Il a estimé que ces trois piliers sont essentiels pour maintenir des écosystèmes forestiers sains, tout en sauvegardant les intérêts des populations autochtones et des communautés locales, du secteur privé et des Gouvernements de la région.
Le plaidoyer du WWF souligne son engagement à contribuer à la préservation de l’un des grands écosystèmes forestiers à haute intégrité les plus vitaux et les plus riches en biodiversité du monde.
Bien qu’environ trois millions d’hectares des forêts de la République du Congo sont certifiés Forest stewardship council (FSC), la poursuite de la certification de ces concessions nécessite des financements et du soutien des partenaires.
Les progrès réalisés dans le cadre du processus de certification et le financement des forêts à haute intégrité du Bassin du Congo ont été présentés, le 3 juillet, par les experts du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Le système de certification est développé par le FSC, a rappelé Dr Joeri Zwerts, dans le but d’assurer une certification indépendante pour une meilleure gestion forestière.
Il a indiqué que le FSC peut jouer un rôle important en aidant les pays du Bassin du Congo à réduire leurs risques et à atteindre leurs objectifs en matière de préservation des forêts et des sociétés qui en dépendent.
Henri Djombo, ancien ministre de l’Economie forestière, pense que le FSC constitue un outil de gestion responsable des forêts sur le plan environnemental et social, en toute transparence.
Deuxième poumon écologique de la planète, le Bassin du Congo ne mobilise pas suffisamment de financements. A peine 24 milliards FCfa sous forme d’aide publique au développement (67%) et des prêts (25%), tandis que l’Amazonie et le Bornéo Mékong d’Asie mobilisent 600 milliards FCfa, soit 25 fois la part captée par le bassin du Congo.
Pour Chouaibou Nchoutpouen, secrétaire exécutif adjoint de la Commission des forêts du bassin du Congo (Comifac), celui-ci, qui a un taux de déforestation le plus faible avec 0,01 à 0,33%, a besoin de mobiliser suffisamment de financements pour pouvoir continuer à conserver ses forêts. «Alors, nous faisons des efforts pour contribuer et conserver ces forêts, qui aujourd’hui séquestrent le carbone, servent à l’humanité tout entière, pas seulement à la sous-région, mais à l’humanité pour soutenir les efforts de nos pays. Alors, qu’est-ce qu’il faut faire?», s’est-il interrogé.
Jonas Kemajou, l’un des experts de WWF, pense que «nos États avec leurs maigres budgets ne peuvent pas continuer à financer seuls la conservation des ressources forestières pour le maintien de la planète (…) Avant d’aller à des rencontres internationales, comme la COP, les pays du bassin du Congo doivent tenir des conférences sur le financement, afin de mener les négociations avec les pays du Nord».

Cyr Armel YABBAT-NGO