Anciens amis devenus ennemis suite à des divergences de vues politiques, l’actuel président Patrice Talon et son prédécesseur Thomas Bony Yayi, aujourd’hui opposant, ont enfin pris la résolution de se parler. Ils se sont rencontrés mercredi 22 septembre dernier à Cotonou. De bonnes sources indiquent qu’après cette entrevue, le Bénin se dirige vers un apaisement politique.

La gestion de la démocratie et des libertés par le président Talon est vivement contestée par ses opposants et les ONG internationales. Le climat est crispé et les exigences de l’opposition à l’endroit du chef de l’Etat pour prendre des mesures de décrispation restent lettre morte. Mais, une opinion estime que «la lueur d’espoir vient du fait que mercredi 22 septembre 2021, Patrice Talon a reçu son prédécesseur Bony Yayi au Palais présidentiel, pour la première fois depuis 2016».
Avant cette rencontre, l’opposition formulait des revendications à l’occasion des meetings, les points et conférences de presse, les réseaux sociaux, etc. Bony Yayi a décidé de les porter directement au président Talon dans son palais et sans témoins. La démarche est nouvelle. Cette rencontre est perçue par nombre d’observateurs comme le début d’un processus d’entente entre les fils d’un même pays cloisonnés.
Seulement, une question taraude encore les esprits: les deux personnalités sont-elles réellement prêtes à tourner la page et à faire des concessions de taille? Quand on sait que pendant et après les dernières élections, plusieurs militants de l’opposition ont été martyrisés et d’autres croupissent jusqu’ici en prison.
Dans sa déposition publique à l’issue de la rencontre, le président Patrice Talon n’a rien dit sur les réclamations de son prédécesseur. Notamment, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés. Et au-delà, le calendrier électoral qui prévoit les législatives en 2023.
Quoique Bony Yayi ne l’ait point évoqué, l’opposition souhaite que les verrous qui l’ont privée des législatives de 2019 et la présidentielle de 2021 sautent. «N’allons pas plus vite que la musique! Attendons de voir les signes de chaque camp politique dans les jours à venir», conclut un observateur.

Gaule D’AMBERT