Un atelier de consultation s’est tenu à Brazzaville les 29 et 30 avril 2025 sous la houlette de la ministre de l’Environnement, du développement durable et du bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault. Cet atelier stratégique s’inscrivait dans le processus de mise à jour de la politique nationale de biodiversité du Congo, afin d’aligner celle-ci sur les nouveaux engagements internationaux et de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés.

Pendant deux jours, des représentants de l’Etat, du secteur privé, des organisations internationales et des banques se sont réunis pour s’approprier le projet de Stratégie et plan d’action national de la biodiversité (SPANB) en cours d’actualisation, et discuter des moyens de financement durable pour préserver la biodiversité face aux défis du changement climatique.

Le Congo dispose d’une richesse biologique exceptionnelle, au cœur du Bassin du Congo. Sa Stratégie et Plan d’action national de la biodiversité doit être actualisée pour la période 2025-2030, compte tenu des engagements pris par la communauté internationale fin 2022 lors de la COP15 sur la biodiversité à Montréal au Canada. En effet, cette conférence a abouti à l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, qui fixe 23 cibles à atteindre d’ici 2030 et définit une vision à l’horizon 2050.

Cette vision est celle d’un monde «vivant en harmonie avec la nature» d’ici 2050, où la biodiversité est valorisée, restaurée et utilisée de manière durable, assurant le bien-être des populations et de la planète.                               La ministre Arlette Soudan Nonault a rappelé que la mise en œuvre de ce cadre mondial exige l’implication de tous les acteurs et de tous les secteurs. C’est dans cet esprit que l’atelier de Brazzaville a été organisé : intégrer les nouvelles orientations mondiales et garantir que la stratégie nationale soit partagée par l’ensemble des parties prenantes.

Le ministère congolais de l’Environnement, appuyé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), a veillé à associer les différents acteurs clés dans l’élaboration du nouveau plan.

A l’ouverture des travaux, la ministre Arlette Soudan Nonault a rappelé le lien biodiversité-enjeux climatiques et de développement. Elle a souligné que la préservation de la biodiversité congolaise, notamment les forêts et aires protégées est importante pour le bien-être des populations, la santé de la planète et la prospérité économique à long terme.

Rappelant le contexte international, Mme le ministre a évoqué le cadre mondial de Kunming-Montréal comme fil conducteur de la stratégie nationale. Elle a insisté sur la vision 2050 de «vivre en harmonie avec la nature» et la nécessité de prendre dès maintenant des mesures urgentes et concertées pour inverser la perte de biodiversité.

Cette vision globale doit guider l’action du Congo : la SPANB actualisée intègre ainsi les cibles mondiales, telles que la protection de 30% des espaces naturels d’ici 2030, la restauration des écosystèmes dégradés et la réduction des pressions (déforestation, pollutions, surexploitation des ressources…). Arlette Soudan-Nonault a appelé les partenaires présents à soutenir la mise en œuvre de ces objectifs. Elle a notamment mis l’accent sur le besoin de financements innovants et pérennes, soulignant que sans moyens adéquats, les ambitions resteraient lettre morte.

Au terme des deux jours d’échanges,  le projet de Stratégie et plan d’action national de la biodiversité (draft de la SPANB) a été officiellement présenté aux participants. Ces derniers ont pu prendre connaissance des axes stratégiques proposés, allant du renforcement des aires protégées à l’intégration de la biodiversité dans les secteurs économiques, et formuler des observations pour enrichir le document. Les discussions ont permis de recueillir des recommandations et des engagements. Ensuite, un accent particulier a été mis sur les mécanismes de financement durable de la biodiversité. Le Congo explore par exemple des approches innovantes telles que des «certificats biodiversité» valorisant les bonnes pratiques des entreprises, ou le paiement des services environnementaux rendus par les écosystèmes.

Gaule D’AMBERT

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