Le pugiliste congolais Anauel Ngamissengué a choisi. Il est passé professionnel en France depuis octobre 2019 chez les poids moyens (moins de 75kg). Dans le Val-d’Oise, plus précisément à Andresy-Achères, où il s’est installé voici bientôt deux ans. ‘’En amateur, j’ai remporté en quelques mois les ceintures K-Zo à Saint-Nazaire (Loire Atlantique), Montana à Argenteuil et Vikings à Carentan (Manche), sous les couleurs de Chanteloup-les-Vignes (Yveline). Il était temps pour moi de passer pro’’, estimait en fin d’année dernière le nouveau pensionnaire du club de boxe d’Archères.
L’aventure continue, donc, pour Anauel Ngamissegué, entré de plain-pied dans le giron des cogneurs professionnels. Il totalisait quatre combats victorieux jusqu’avant la survenue de crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19. Avec le brio que l’on devine. Un trop rapide dénouement, telle fut l’issue de ses trois premiers combats disputés en pros.
Anauel Ngamissengué a fait ses premiers pas professionnel le 19 octobre 2019 contre le Serbe Stadjan Dragisic, dans la salle du Lièvre-d’or, à Châteauneuf-sur-Loire. Il s’est promené sur le ring en essayant de faire durer le spectacle. En vain. Car il a pris l’option d’en finir avec son adversaire en le mettant KO au deuxième round. Anauel gagnait son tout premier combat professionnel. Avec certes beaucoup de joie, mais sa victoire trop facile le laissait sur sa faim: «J’étais sûr de gagner, mais je ne pensais quand même pas que cela irait aussi vite. C’est dommage pour le public qui a été privé de spectacle’’.
Puis Anauel Ngamissengué s’en est allé le 28 décembre 2019 chargé Kamel Benyattou qu’il a malmené et ridiculisé en un round seulement, pour un combat prévu en six, dans la salle Florent Artaud, à Lille. Le lendemain la presse titrait: ‘’Ngamissengué en futur grand champion! Ngamissengué trop rapide pour Kamel’’.
L’autre victime d’Anauel est le Georgien Davit Makaradzé, battu aussi par KO à la quatrième reprise d’un combat en six. Puis il a battu le Franco-sénégalais Ismaël Seck, seulement aux points après six round, non sans l’avoir malmené.
Anauel devait boxer tous les mois, mais tous les galas de boxe ont été annulés pour au moins trois mois, à cause de la crise de coronavirus.
La reprise vient d’être envisagée à peine quelques semaines, à huis clos. On trouvera sans doute des adversaires valables pour Anauel Ngamissengué. Des gars capables de résister et, peut-être, aussi d’ébranler le Congolais. Anauel doit se préparer à cette éventualité. Cela l’incitera, à coup sûr, à beaucoup travailler. Jadis, son compatriote Anaclet Wamba l’avait réussi. Le chemin de la gloire y passe obligatoirement. On est pas champion en regardant les feuilles de manguiers à longueur de journée. Heureusement, il peut compter sur un précieux atout: son coach Bob Sita, Congolais comme lui, salué pour son talent et son expérience. Il fut boxeur professionnel entre 1994 et 2000 et a même battu Fabien Guillerme (champion d’Europe en 2001) et infligé sa première défaite à Mahyar Monshipour (champion du monde entre 2003 et 2006). ‘’Je souhaite faire bénéficier Anauel de mon vécu pour éviter que sa carrière ne prenne un mauvais tournant’’, soulignait-il il y a quelques mois.
Bon Sita astreint Anauel à un entraînement intensif et judicieux. Il faut aller sur facebook pour voir…Cela Anauel l’accepte. Il sait ce qu’il veut: pas d’omelettes sans casser les oeufs! Alors, des sacrifices, toujours des sacrifices. De la discipline aussi!
Guy-Saturnin MAHOUNGOU