La Caisse féminine d’épargne et de crédit (CFCM) a atteint trente années d’existence vendredi 25 juin dernier. Sa création date du 25 juin 1991. L’anniversaire a été célébré au centre d’accueil de l’Eglise évangélique du Congo (EEC), situé au marché Total de Bacongo, à Brazzaville, où se trouve son siège. Cette structure devenue un établissement de microfinance de 1ere catégorie a pour objectif d’aider les adhérents à réaliser une activité génératrice de revenus avec pour vision de lutter contre la pauvreté.

L’événement a été marqué par un culte officié par le révérend pasteur le Dr Médard Mvoutou, en présence de Dieudonné Valentin Boubag, président du conseil d’administration de la caisse féminine et de Mme Eulalie Sianard, directrice générale par intérim de la caisse, ainsi que de plusieurs invités, dont quelques pasteurs de cette communauté religieuse. Dans sa prédication, le pasteur Dr Médard Mvoutou a souligné que trente ans c’est l’âge de l’épanouissement, de la sagesse et de la prise de conscience. Ainsi, il s’est interrogé si l’engagement et la mentalité reflètent l’âge de la structure. A trente ans, s’ouvre la voie de l’épanouissement et c’est une période bénie de la caisse, parce qu’on a toutes les capacités. «On n’est ni jeune ni vieux, bien que les défis soient encore énormes». A la fin de sa prédication, le pasteur a félicité les gestionnaires de la caisse et il a lancé un message en direction des responsables de cet établissement de microfinance en soulignant que les succès atteints ne doivent pas endormir les gestionnaires. Leur travail doit continuer.
Un témoignage sur l’origine de la caisse a été donné par Mme Berthe Samba née Kiamanga, en qualité de membre fondateur. Selon elle, l’embryon de la caisse féminine d’épargne et de crédit mutuel avait débuté par une trentaine de femmes, les anciennes fréquentant l’école protestante du village Ngouédi dans la Bouenza, qui se réunissaient une fois par semaine au siège du centre d’accueil de l’Eglise évangélique du Congo. Elles organisaient une ristourne contrôlée de mille FCFA par personne, pour une mise totale de 30.000 FCFA. A chaque tour, deux bénéficiaires étaient servies à quinze mille FCFA chacune, pour les pousser à entreprendre une activité génératrice de revenus. Mais après une profonde réflexion menée dans le cadre de l’œuvre féminine, l’organisation des femmes de l’Eglise évangélique du Congo, la caisse féminine est née par la mobilisation de 100 femmes chrétiennes, dont 99 de l’Eglise évangélique du Congo et une de l’Eglise catholique. Au départ, cette caisse a fonctionné comme une association à caractère économique et mutualiste jusqu’en 2015. A la structuration du secteur de la microfinance en Afrique centrale, dans la zone CEMAC, la CFCM est agréée comme établissement de microfinance. Ainsi, elle a actualisé ses textes juridiques pour être en conformité avec le règlement en vigueur.
Ses activités sont celles prévues dans le règlement des microfinances à savoir: collecte de l’épargne et octroi de crédit. Ses adhérents sont de 3085 membres. Mme Eulalie Sianard a dégagé ses impressions. «Il est difficile de dire qu’on a atteint l’objectif. Nous avons passé quand même trente ans, nous avons connu des hauts et des bas. Aujourd’hui, nous sommes débout comme le dit notre logo «face au vent, le roseau plie mais ne rompt pas». Nous sommes là, nous n’avons pas atteint notre objectif, qui est celui de lutter contre la pauvreté. La pauvreté continue. Nous voulons vraiment contribuer à cette lutte contre la pauvreté pour ceux qui adhèrent à la caisse féminine », a-t-elle dit.
«Cette Caisse féminine est un établissement de microfinance de première catégorie. Nous sommes agréées à la COBAC et nous sommes visibles pour l’instant au centre d’accueil de l’Eglise évangélique du Congo au marché Total à Bacongo. Aux membres, surtout à ceux de Brazzaville, ils ont un instrument mis à leur portée pour pouvoir résorber tant soit peu les difficultés. Nous encourageons les personnes qui veulent se lancer dans les activités génératrices de revenus. Ce n’est pas du social en tant que tel, c’est appuyer le développement de chacun, donc l’autonomisation de chacun de nous. L’ouverture de compte est gratuite. Nous sommes une société coopérative maintenant d’après les textes de la COBAC/CEMAC. La Caisse féminine et l’Eglise au niveau synodal ont des relations de partenariat pour travailler en étroite collaboration scellées par une convention».
A noter que la Caisse féminine d’épargne et de crédit mutuel est présente à Brazzaville et à Louingui dans le département du Pool.

Philippe BANZ