Les opérateurs de téléphonie mobile Mtn et Airtel ont un mois pour corriger les bases de données sur l’identification des sims. Il leur a été demandé: de convoquer toutes les personnes qui ont au-delà de six numéros et au cas de non-réponse de couper tous les numéros; de désactiver automatiquement toutes les sims qui ont plus de 90 jours sans activité et de revenir sur l’identification des comptes Mobile money et Airtel money. Louis Marc Sakala, directeur général de l’Agence de régulation des Postes et des communications électroniques (ARPCE) l’a décidé au cours d’une réunion avec les responsables des opérateurs de téléphonie mobile, lundi 26 juillet 2021.
La réunion a porté sur la restitution du rapport des contrôles effectués par l’ARPCE sur l’identification des abonnés et la stratégie de lutte contre la fraude.
Une enquête a eu lieu du 18 mai au 30 juin derniers dans les 4 villes principales: Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie et Ouesso. Le constat était alarmant. Sur les enquêtes effectuées à Brazzaville, la plus grande ville qui a le plus grand taux d’identification, 70 % des cartes sims sont bien identifiées et 30% sont de mauvaises identités. Mais la grande surprise a été dans les villes de Pointe-Noire et Dolisie; sur 100% des cartes sims achetées, 0% ont été identifiées.
«Ce projet d’identification des abonnés est un projet qui consiste à vérifier les bases de données des opérateurs et de nous assurer que ces abonnés de téléphonie mobile sont bien identifiés avec de bonnes identités et sont réellement les personnes qui ont des pièces d’identité et qui sont propriétaires des numéros associés», a déclaré Louis Marc Sakala.
Eu égard à cela, le directeur de l’ARPCE a indiqué que les conséquences liées à une mauvaise identification deviennent de plus en plus complexes: il y a la fraude sur la téléphonie mobile, sur les consommations. L’arrivée de Mobile money et d’Airtel money a augmenté le nombre de fraudes liées aux transactions financières. «Dans nos enquêtes, avec la police nous remarquons que derrière les numéros impliqués dans la fraude, il y a des mauvaises identités. Nous avons un grand nombre de populations en mouvement dans la partie septentrionale du pays. Ces populations en provenance de Centrafrique, du Cameroun, du Tchad ou encore du Gabon, entrent sur notre territoire et achètent des sims. Si cette identification n’est pas pratiquée dans les règles de l’art, nous ne pourrons pas faire face à tous les risques», a-t-il souligné.
Les responsables des opérateurs de téléphonie mobile, quant à eux, se sont défendus; ils ont expliqué la contrainte qu’ils rencontrent souvent lorsqu’ils tombent sur les fraudeurs et que ces derniers ne sont pas interpellés directement en vertu de la loi et souvent relâchés très rapidement. Le directeur général de l’ARPCE a réitéré: «Nous travaillons en étroite collaboration avec la Direction générale de la police afin de mettre en place un cadre de sanction sévère envers ces personnes qui s’identifient sous une identité de celui qui est venu réellement avec sa pièce. Malheureusement, toutes les personnes qui viennent après, utilisent cette identité. Nous travaillons sur les sanctions vis-à-vis de l’Etat. Nous avons rappelé aux opérateurs leurs engagements. Le dernier distributeur ou vendeur de la carte sim, est un agent de Mtn ou d’Airtel, donc ils ont l’obligation d’effectuer une identification correcte selon la demande», a-t-il insisté.
Pendant ce délai de mise en demeure, Louis Marc Sakala a demandé aux opérateurs de revérifier tous les comptes Mobile money et Airtel money et de s’assurer que les pièces qui ont permis l’ouverture de ces comptes sont des pièces qui ont été réellement montées par la Banque Centrale.
Le rendez-vous est pris dans un mois pour le contrôle, et à l’issue de ce contrôle, il y aura des sanctions lourdes, a conclu le directeur général de l’ARPCE.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA