Avec 53,92% de voix, le Président sortant Faustin Archange Touadéra a été réélu dès le premier de l’élection présidentielle tenue le 27 décembre 2020 en Centrafrique sur fond de tensions. Selon les résultats provisoires proclamés le 4 janvier par l’Agence nationale des élections (ANE), il devance largement ses principaux challengers: Anicet Georges Dologuélé, deuxième avec 21,01% et Martin Ziguélé, troisième avec 7,46%. Jean Charles Bokassa, fils de l’ancien empereur Jean Bédel Bokassa, qui s’était retiré de la course, est sorti huitième, avec 1,39%. Les résultats définitifs seront proclamés le 19 janvier prochain, après l’examen de tous les recours.

Les centaines de supporters présents devant le siège de Faustin-Archange Touadéra ont écouté l’annonce des résultats retransmise en direct par de grands haut-parleurs dans un silence tendu. À l’annonce de sa victoire, ils ont exulté et chanté dans un concert de klaxons.
L’hymne de campagne «Touadéra doit rester» a été entonné et de grandes banderoles à l’effigie du Président ont été affichés. «Je suis contente parce que je suis Centrafricaine. Nous voulons la paix dans ce pays et le Président Touadéra est l’homme de la paix», déclare une partisane de du Président réélu.
Le directeur national de campagne de Faustin-Archange Touadéra, Simplice Mathieu Sarandji, s’est dit «très heureux» de voir son candidat élu «brillamment». «Aujourd’hui, le peuple centrafricain a compris qu’il ne fallait pas changer une équipe qui gagne».
Mais l’opposition annonce d’ores et déjà qu’elle contestera ces résultats. Elle dénonce entre autres des «fraudes massives», un manque de «transparence» et le fait que «de nombreux Centrafricains» n’ont pas pu se rendre aux urnes. Les résultats proclamés lundi ne portent en effet que sur la moitié des bureaux de vote du pays.
L’ANE, organe en charge des élections, indique un chiffre de 76,31% de participation. Mais ce pourcentage est uniquement calculé sur la base de 910 000 électeurs inscrits, soit la moitié environ de 1,8 million d’électeurs inscrits sur les listes électorales.
A rappeler que les élections se sont tenues dans un contexte marqué par l’insécurité dans une bonne partie du pays, suite à la naissance d’une nouvelle coalition de rebelles avant le scrutin.
Les autorités centrafricaines accusent l’ancien président François Bozizé d’en être l’instigateur, lui dont la candidature pour cette présidentielle avait été retoquée par la Cour constitutionnelle. Lundi 4 janvier 2021, le parquet de Bangui a même annoncé l’ouverture d’une enquête contre lui. La nuit précédant l’élection, François Bozizé a publiquement apporté son soutien aux rebelles, mais son parti nie qu’il en soit à la tête.

Gaule D’AMBERT