Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a pris, le 29 août 2022 à Bangui, un décret portant création du Comité de rédaction de la nouvelle Constitution. A travers ce texte, il a nommé 55 personnalités chargées de plancher sur ce texte fondamental dans les trois prochains mois.
Entre autres personnalités constituant ce Comité, figurent six ministres, membres du cercle rapproché du chef de l’Etat. Parmi eux: Arnaud Djoubaye Abazene, ministre de la Justice; Maxime Balou, en charge des Relations avec les institutions. Aux ministres s’ajoutent, certains députés dont Brice Kevin Kakpayen, promoteur d’une réforme de la Constitution déposée à l’Assemblée nationale en mai dernier il faut aussi compter parmi les fervents défenseurs de la nouvelle Constitution, certains représentants des groupes de la société civile, certains des syndicats, d’autres personnes désignées s’étaient opposées à l’idée d’une révision constitutionnelle lors du dialogue républicain du mois de mars dernier. Choisi parmi les délégués, le député Arthur Simplice Zingas n’y voit pas de contradiction: le co-fondateur de la plateforme Union des forces démocratiques de l’opposition (UFDO) dit «ne pas vouloir présumer» du contenu des discussions, et qu’il «viendra avec ses propositions». «L’opposition est plurielle, ce qui compte, c’est l’intérêt supérieur de la Nation», a-t-il soutenu.
Ses anciens camarades au sein de la COD-2020 ou du nouveau bloc républicain de défense de la Constitution (BRDC) dénoncent des «débauchages», tandis que la plateforme de la société civile anti révision G-16, s’inquiète d’un «coup d’Etat institutionnel en préparation», et voit dans ces nominations un «moyen de faire pression» sur la Cour constitutionnelle, qui doit se prononcer d’ici à la fin du mois de septembre sur la validité du processus constitutionnel.

Gaule D’AMBERT