Après la confirmation de sa victoire à l’élection présidentielle par la Cour suprême du Kenya, William Ruto, âgé de 55 ans a prêté serment le 13 septembre dernier dans le plus grand stade du pays archicomble à Nairobi, la capitale du Kenya. Son accession à la magistrature suprême vient parachever la légende de «self made man», construite par cet enfant d’une famille modeste de la vallée du Rift (Ouest), qui a gravi plusieurs échelons. C’était en présence de nombreux chefs d’Etat dont le Congolais Denis Sassou-Nguesso.

Le nouveau président a insisté notamment sur l’économie et l’unité nationale. Il s’est présenté comme le héraut des ”débrouillards” du petit peuple, promettant de créer des emplois, etc.
Vice-président sortant du Kenya pendant près de dix ans, William Ruto est huitième d’une fratrie de neuf enfants. Il est né le 21 décembre 1966 dans la région de Kamagut, comité kenyan d’Uasin Gisha. Il est diplômé en sciences politiques. Après avoir terminé ses études de niveau O, Ruto a rejoint le «Kapsabet high school», situé à Nandi, pour poursuivre ses études de niveau A. Plus tard, il a rejoint l’université de Nairobi, où il s’est inscrit au baccalauréat, se spécialisant dans les sujets comme la zoologie et la botanique. En 1990, il a obtenu son diplôme, puis sa maîtrise dans la même université. En 1992, William Ruto a rejoint le parti «Kenya african national union» (KANU), lors de la campagne électorale pour soutenir le fondateur du parti, Daniel Arap Moi. Cette campagne n’a pas seulement été un grand succès, mais elle a aussi prouvé les compétences politiques de ce leader. Ses qualités de leadership l’ont aidé à se faire élire à divers postes au sein du gouvernement.
Le nouveau président a été candidat au KANU, et est entré dans la sphère politique du Kenya, après avoir été nommé député de la circonscription d’Eldoret North, en 1997. Il a débuté dans la Fonction publique sous Daniel Arap Moi, avant de devenir en 2001, l’assistant personnel d’Uhuru Kenyatta, ministre à l’époque. En 2002, il a été élu ministre adjoint de l’Intérieur et, la même année, il a une fois de plus été élu au Parlement. En 2005, il est devenu secrétaire général du KANU. En 2006, William Ruto annonçait qu’il contestait les élections présidentielles qui devaient commencer l’année prochaine. Cependant, sa décision n’a pas été appuyée par ses camarades et il a tenté de déposer la candidature du «Mouvement démocratique orange», sans obtenir de nomination. En 2007, William Ruto s’est séparé de son parti KANU et a démissionné de son poste de secrétaire.
En 2013, à l’occasion de l’élection présidentielle, il est élu vice-président comme colistier d’Uhuru Kenyatta. Les deux hommes cheminent ensemble pendant cinq ans, puis se fâchent. En 2017, une fois élu député, il devient l’un des plus farouches opposants du président sortant. Au cours de sa carrière politique William Ruto a fait face à plusieurs obstacles. Un certain nombre d’affaires pénales à son encontre sont en cours au niveau de la Cour pénale internationale (CPI). Toutefois, cela n’a pas diminué sa popularité parmi ses partisans et ceux qui l’ont toujours soutenu. Il a travaillé au sein du comité chargé des réformes de la Constitution.

Alain-Patrick MASSAMBA