Les chefs de services du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU-B) se sont réunis le 1er septembre 2020, dans un atelier de travail pour faire l’état des lieux du service des consultations externes et les urgences, et optimiser les consultations médicales. Ils étaient assistés par l’expertise de l’unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’université de Montréal au Canada. C’est Jacqueline Lydia Mikolo, ministre de la Santé, de la population qui a patronné la cérémonie d’ouverture en présence de Ulrich Judicaël Biez, directeur général adjoint du CHU-B. Au cours de cet atelier, la ministre de la Santé a annoncé le départ de M Sylvain Villiard, directeur général du CHU-B qui a effectué «un travail rude», pénible et entaché d’incompréhensions.
Parmi les principales problématiques entravant l’organisation et le fonctionnement du service des consultations externes et les services d’urgence, on peut noter: le manque de professionnalisme du personnel, les difficultés rencontrées par le secrétariat médical pour la gestion de l’agenda des médecins, le manque de communication sur la liste des rendez-vous entre secrétariat médical et secrétariat de la consultation externe, les reports répétés des rendez-vous, de longs délais pour obtenir un rendez-vous dans certains services. S’agissant de l’accueil et orientation des usagers, on constate un circuit patient non défini entre l’entrée du CHU, des consultations externes et la caisse, un manque de signalisation pour faciliter l’orientation, l’attente prolongée dans plusieurs services, les retards répétés du personnel administratif et paramédical, le manque d’empathie de certains membres du personnel paramédical et administratif.
Concernant la consultation, la majorité des patients sont insatisfaits des soins reçus et sont frustrés. On cite le manque de procédure claire et d’entente entre le directeur général et les médecins pour la réalisation de la consultation libérale et les consultations spécialisées, le mauvais état du mobilier et le manque de propreté des locaux et des espaces d’attente et de circulation.
Au niveau des suivis médicals et réalisations des examens paracliniques, les dysfonctionnements sont marqués au service de pharmacie, d’imagerie médicale et des laboratoires, (la majorité des examens sont orientés vers le secteur privé), la perte financière importante pour le CHU, etc.
Les résultats attendus pendant cet atelier sont entre autres: renforcer le pilotage managériale de la consultation externe, professionnaliser l’accueil des patients et de la clientèle, optimiser la gestion des rendez-vous et l’accès à la consultation externe, améliorer la qualité de l’offre de soins; augmenter d’au moins de 50% le nombre de consultation médicale, réaliser la consultation libérale selon les modalités validées par le directeur général, mettre en place la politique de rémunération incitative, etc.
«C’est ici le début de toute une série d’ateliers et de séminaires que la direction générale du CHU-B et l’unité des santés internationales du CHU de Montréal avec qui le Gouvernement de la République du Congo a signé un accord pour appuyer la gestion du CHU-B. Nous avons pensé commencer par les consultations externes et le service des urgences qui constituent les deux endroits par lesquels les malades arrivent dans notre établissement. Depuis quelques semaines, nous avons entamé les travaux au niveau des consultations externes et nous réhabilitons les services d’urgences», a indiqué le directeur général adjoint du CHU-B.
Pour la ministre Jacqueline Lydia Mikolo, le résultat attendu en termes d’impact d’ici à 2025, est que: «les malades et les femmes enceintes bénéficient des soins tertiaires de qualité; les apprenants en sciences de la santé bénéficient des apprentissages hospitaliers optimisés; et les travaux de recherche répondent aux problèmes de santé du Congo», a-t-elle fait savoir. La ministre de la Santé est consciente des attentes des chefs de services et de leurs certaines impatiences: le recensement physique des agents, la sécurisation des ressources financières, l’assainissement des pratiques managériales et administratives, et le renouvellement du plateau technique et la réhabilitation des unités de soins. Elle a marqué sa reconnaissance à M Sylvain Villiard pour le travail abattu et pour avoir débroussaillé, dessouché, déchiffré, sarclé le terrain sur lequel il revient aux cadres et agents de semer les graines de la nouvelle gouvernance du CHU-B.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA