Le ministère de l’Economie forestière et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) viennent de signer un accord de partenariat dans le cadre de la réalisation du «projet de renforcement de la consolidation de la paix par la promotion du redressement socio-économique, le dialogue et l’éducation des jeunes pour la communauté affectée par les conflits dans la région du bassin du Congo et ses environs». Le document a été paraphé le 31 août 2020 à Brazzaville par Mme Rosalie Matondo, ministre de l’Economie forestière et Maleye Diop, représentant résident du PNUD au Congo. L’objectif principal du projet est de susciter l’esprit d’entrepreneurial chez des jeunes sans emploi des sous-préfectures de Mbandza Ndounga et de Loumo dans le Pool, pour renforcer leurs capacités dans les domaines de l’agroforesterie et de la production des biens et services connexes.

Le projet, à terme, devra contribuer à l’autonomisation de ces jeunes (hommes et femmes), à l’amélioration de leurs conditions de vie et à la contribution au développement socioéconomique des localités concernées. Le partenariat permettra la fourniture de services au Centre de valorisation des produits forestiers non ligneux (CVPFNL), relevant du ministère de l’Economie forestière, pour assurer une assistance technique dans l’encadrement des jeunes, le contrôle et le suivi régulier de leurs activités. La formation offerte concerne près de 60 jeunes aux itinéraires techniques de production dans l’agroforesterie, à la gestion de leur exploitation et à la recherche des débouchés pour leur production.
A cette occasion, Maleye Diop a indiqué que les domaines de l’agroforesterie et de la production des biens et services connexes seront privilégiés. D’autres activités complémentaires, a-t-il dit, seront mises œuvre avec les départements en charge des femmes, des jeunes et du Haut-Commissariat pour la réinsertion des ex-combattants. «Le Pool est l’un des départements du Congo, non seulement actif dans l’agriculture itinérante sur brûlis, mais aussi et surtout, grand pourvoyeur du charbon de bois, de bois énergie (bois de chauffe), de bois de sciage artisanal, de bois de fabrication des mortiers et d’autres bois de sculpture, de la grande agglomération de Brazzaville. Ces pratiques de déforestation tous azimut impactent négativement les zones de captage des eaux et les forêts ripicoles des bassins hydrographiques et affluents du bassin du fleuve Congo», a-t-il relevé. Le représentant résident du PNUD au Congo a reconnu que les jeunes hommes à risque et les femmes qui vivent de cette exploitation non respectueuse de l’environnement ont besoin pour les uns d’un encadrement et pour les autres d’une véritable réinsertion sociale.
A son tour, Mme Rosalie Matondo, a salué cette initiative. «Suite aux différents épisodes de conflits armés qui ont sévi dans notre pays, particulièrement dans le département du Pool, les jeunes ont vu leurs activités de production fortement affectées. Face au tableau peu flatteur pour notre pays, l’acte que nous venons de poser constitue à n’en point douter un jalon majeur de la manifestation de la volonté du Gouvernement de réduire, voire d’éradiquer la violence communautaire, le chômage et la pauvreté dans les zones post-conflits du département du Pool».
L’accord de partenariat va permettre de mobiliser un financement de 32.925.550 F.Cfa sur une durée de six mois. Ce financement contribuera à appuyer les activités génératrices de revenus. Le PNUD en consultation avec la Gouvernement japonais a pu obtenir cette ressource financière.
Le CVPFNL a été créé en 2013 a entre autres missions de promouvoir et développer les pratiques culturales basées sur la valorisation des produits forestiers non ligneux.
Un des bénéficiaires, Celectin Mbelani Mianzitoukoulou, chef de groupement Mbandza Ndouga, a exprimé ses sentiments. «Je suis très content de ce projet qui concerne les jeunes des localités de Mbandza Ndounga et de Loumo. Je leur demande de rester calme. Avec ce projet, nous comptons faire beaucoup de choses, comme le maraîchage, la pisciculture et autres. La zone est favorable pour développer toutes ces activités».

Philippe BANZ