Les activités du mois de l’Europe couplées au festival du film européen et africain ont pris fin le 28 juin 2024 par la projection d’un film intitulé «lo Capitano» en langue italienne ou Moi Capitaine en français, dans la salle Canal Olympia, à Poto-Poto (Brazzaville). Cette projection a été placée sous l’égide de Giacomo Durazzo, ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Congo, en présence de quelques ambassadeurs accrédités au Congo, dont Enrico Nunziata, de l’Italie, et Abou Lo du Sénégal, ainsi que d’autres autorités.

La célébration du mois de l’Europe, qui a pris pratiquement deux mois cette année, a mis en relief la pléiade de facettes qu’offre le partenariat UE, tout comme le concept de culture, une porte d’entrée pour aller à la rencontre de l’autre et briser les barrières.
Les activités ont été lancées officiellement le 7 mai dernier pour célébrer le mois de l’Europe sous le thème «Agir avec les jeunes pour transformer le monde». Celles-ci ont été combinées au festival du film sous le thème «Regards croisés entre l’Europe et l’Afrique».
Avant la projection du film, Giacomo Darazzo a dressé un bilan positif du déroulement des différentes manifestations. Le diplomate européen a mis l’accent sur la tenue d’une 3eme édition de la semaine de la mode, un festival de photographie, kokutan’art, à Brazzaville. A Pointe- Noire et à Owando, il y a eu des rencontres citoyennes des jeune. «En réalité, à travers la célébration du mois de l’Europe par l’ensemble des activités qui en ont découlé, c’est un visage particulièrement humain et dynamique du partenariat UE Congo que nous avons voulu illustrer, visage qui place les droits fondamentaux, le respect mutuel et les valeurs au cœur de toute relation et interaction, à l’instar de ce mot-valise de culture que j’aime beaucoup», a affirmé l’ambassadeur de l’UE au Congo.
Le festival du film européen et africain, dont la programmation a été riche et variée, a consolidé un pont entre l’Europe et l’Afrique, a-t-il ajouté. Le film projeté, «lo Capitano Moi capitaine, réalisé par un italien, marque la fin du mois de l’Europe, est basé sur une histoire vraie de deux adolescents migrants sénégalais. Dans ce film, Matteo Garrone met son talent de réalisateur au service d’une grande histoire humaniste faisant écho à la terrible crise migratoire qui agite le monde. Profondément émouvant, le film s’est inspiré de divers récits de jeunes Africains qui se lancent dans une périlleuse traversée de la Méditerranée vers l’Europe pour raconter de l’intérieur et avec l’authenticité de cette aventure extrêmement dangereuse. Ce film est destiné à réveiller les consciences et à donner un visage aux chiffres qui viennent chaque jour gonfler le flot des informations.
A la fin de la projection du film, Giacomo Durazzo a donné son appréciation sur les activités réalisées: «Je pense que c’est un bon message reçu à travers ce film sur une question compliquée comme celle de l’immigration qui fait de beaux sujets. Ce mois de l’Europe a permis au public de découvrir un certain nombre de films créant entre l’Europe et le continent africain cette communauté de destin et cet avenir commun qui nous lient».
L’ambassadeur du Sénégal au Congo, Abou Lo, a aussi donné ses impressions. «C’est une belle œuvre cinématographique. Ce film parle des problèmes qui sont actuels, qui préoccupent tous nos gouvernants surtout au niveau du Sénégal. On a regardé un film qui retrace la tragédie de nos immigrants qui passent par le désert du Sahara et dans les mers. C’est pourquoi au Sénégal, aujourd’hui, la priorité c’est de lutter contre l’immigration clandestine. Tous les efforts sont menés pour maintenir les jeunes», a-t-il déclaré.

Philippe BANZ