Le 47e anniversaire de la disparition tragique du cardinal Emile Biayenda assassiné le 22 mars 1977, a été commémoré dans tous les diocèses du Congo, le vendredi 22 mars 2024, à travers des messes.
Archidiocèse de Brazzaville
Cette commémoration a été marquée par une série d’activités, parmi lesquelles le pèlerinage diocésain effectué par les mouvements d’apostolat le samedi 16 mars au Mont cardinal, à Djiri, et la messe célébrée à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur. Au cours de cette messe, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville a invité la chrétienté à sécuriser le Mont cardinal à travers le planting d’arbres afin de lutter contre les érosions qui ménacent dangereusement ce site. «A partir du 1er avril prochain, le site sera fermé aux populations et la priorité est plus donnée aux mouvements d’apostolat d’effectuer des pélerinages de foi», a indiqué Mgr l’archevêque.

FONDATION CARDINAL EMILE BIAYENDA (FOCEB)
A la Fondation Cardinal Emile Biayenda qui est une œuvre de charité pour le développement humain intégral et qui a pour présidente, sœur Marie Brigitte Yengo, religieuse de Notre-Dame du Rosaire, cette commémoration a été marquée par une conférence-débat jeudi 21 mars 2024, organisée sur les thèmes: «La vie du Bon cardinal Emile Biayenda», «Comment rejoindre le Christ à l’exemple du cardinal». L’enceinte du centre des polios était prise d’assaut par de nombreuses personnes venues de partout. Les membres de la Fondation cardinal Emile Biayenda arboraient les tee-shirts frappés à l’effigie du cardinal avec les inscriptions «47 ans déjà». Sœur Marie Brigitte Yengo a commencé sa communication par une évocation du jeune homme né à Malela-Bombé, petit village de Mpangala dans le district de Kindamba, région du Pool et qui présentait déjà des prédispositions d’un serviteur de Dieu, que le Seigneur a extirpé au milieu de ses parents et amis pour devenir plus tard le premier cardinal de l’Eglise du Congo. La présidente de la FOCEB a abordé sa communication sur plusieurs angles en s’appuyant sur les paroles du cardinal qualifiées de prophétiques prononcées lors de chaque événement religieux.
«La vie spirituelle du cardinal», comme l’avait souligné le Saint Pape Jean-Paul II pleurant devant sa tombe en la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville le 5 mai 1980 sur ses qualités de l’Apôtre du Christ: le courage, la loyauté, l’enthousiasme de posséder un trésor et le désir de le partager. Ordonné sous-diacre le samedi 5 octobre 1957, il écrivit: «Par le sous-diaconat, je vais renoncer spontanément aux joies de la chair pour m’attacher à jamais au seul Christ et à ses seuls intérêts». Devenu diacre, il écrivit: « Joie, amour et confiance totale en Jésus-Christ par Marie ». La veille de son ordination presbytérale, il dit: «Le sacerdoce ce n’est pas pour rire. Vous me confiez une mission d’amour auprès de mes frères. Vous savez, vous Seigneur, comme cela est dur en nos jours présents, mais ce que je vous demande, c’est cette grâce de me sentir toujours pauvre». Devenu évêque coadjuteur avec droit de succession, archevêque puis cardinal à l’âge de 46 ans, étant le plus jeune cardinal du monde, il formulait les mêmes prières d’abandon au Seigneur et à la mère de Dieu. Emile Biayenda, pasteur au milieu de son peuple, disciple du Christ par excellence, vivait l’évangile. A travers la légion de Marie, il demandait aux chrétiens de réciter le Rosaire chaque jour, car une multitude de grâces y sont attachées.
«La vie du pardon», il ne faut pas cultiver la haine en soi, il faut pardonner même à vos ennemis. Aux jeunes, il disait: «vous êtes les premiers agents de votre propre formation et de votre éducation. Préparez-vous aux responsabilités qui vous attendent demain, dans le respect, l’obéissance et l’humilité».
Aux familles, il déclarait: «Vivez dans l’amour les unes pour les autres». S’agissant de l’éducation des enfants, il disait: «L’éducation doit commencer à la maison, se poursuivre à l’école et s’étendre dans la société». Au sujet de la formation des laïcs, il déclarait: «Celle-ci doit être doctrinale et spirituelle pour approfondir les connaissances, vivifier la foi et revaloriser l’unité». Aux membres du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo, il déclarait: «Vivez l’œcuménisme, non pas uniquement lors des célébrations des cultes organisés pendant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, mais toutes les fois que nous en avons l’occasion: les mariages, les veillées funèbres et d’autres célébrations liturgiques ou manifestations à caractère social auxquelles on veut donner un caractère œcuménique». Lors de son dernier message, la veille de sa mort, Emile Biayenda avait déclaré: «A tous nos frères croyants du nord, du centre et du sud, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, père de toutes races et de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous». Ce jour-là, Emile Biayenda terminait son message par un cantique de foi qu’il avait lui-même entonné: «Je crois en toi, mon Dieu, je crois en toi… ».
Sœur Marie Brigitte Yengo a terminé sa communication par le «je vous salue Marie» et par la prière d’intercession du cardinal « Seigneur Dieu notre Père ».
Outre la conférence-débat, les participants se sont souvenus des photos sur la vie du cardinal, à travers l’exposition vernissage, partant de la naissance à l’épiscopat, jusqu’à sa mort.
Enfin, soeur Marie Brigitte Yengo a offert des fauteuils roulants et cannes blanches à quelques membres de la FOCEB vivant avec handicap.
Pascal BIOZI
KIMINOU