Préambule
Les Évêques du Congo se préparent à vivre un événement de haute portée historique à savoir la 50e Assemblée plénière. En effet, comme chaque année, conformément au calendrier déjà fixé, les Évêques du Congo vont se réunir du 11 au 17 octobre 2021, au Centre interdiocésain des Œuvres (CIO) pour leur 50e assemblée plénière. Au cours de cette plénière, les évêques vont plancher sur le thème: «La Conférence Épiscopale du Congo: 50 ans au service de la mission». Ce thème sera soutenu par la parole biblique de l’évangéliste Mathieu: «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples» (Mt 28, 19). Il s’agit ici, comme l’évoque le thème, d’une réflexion d’évaluation, une sorte de relecture ou du bilan des activités menées par nos Pères-Evêques en un demi-siècle d’action missionnaire. 50 ans durant, les Évêques dont chacun a la responsabilité d’un diocèse, se réunissent chaque année pour approfondir un thème pastoral d’internet national.

Au cours de ces assemblées, les Évêques délivrent un message adressé au Peuple de Dieu et aux Personnes de bonne volonté, pour donner leur point de vue sur un problème donné et pour orienter, dans la foi, le peuple qui leur a été confié, en quête du salut promis par le Christ. Pour cette année, conformément au programme (qui sera présenté dans le prochain numéro), la cérémonie d’ouverture aura lieu le lundi 11 octobre 2021 à 16h 00 au CIO et la clôture aura lieu le dimanche 17 octobre à la paroisse Saint François d’Assise de Brazzaville où les Évêques vont officiellement lancer les activités du cinquantenaire. Du mardi 12 au samedi 16, les Évêques suivront les différentes conférences axées autour du thème général de l’assemblée plénière.

Aperçu historique
Historiquement, la Conférence épiscopale du Congo est née en 1971, quand pour la première fois les Évêques du Congo, à savoir Mgr Théophile Mbemba et son coadjuteur Biayenda (Brazzaville), Mgr Jean-Baptiste Fauret (Pointe-Noire), l’abbé Georges Firmin Singha, administrateur apostolique (Fort-Rousset-Owando), se sont réunis à Brazzaville, du 8 au 10 février 1971, pour réfléchir sur les nombreuses attaques venant du régime politique marxiste-léniniste (1). La seconde assemblée eut lieu à la mort de Mgr Théophile Mbemba, premier évêque et archevêque congolais (nommé en 1961, ordonné évêque en 1962 et inhumé le 16 juin 1971). Un an plus tard, du 16 au 17 décembre 1972, les évêques se rencontrèrent de nouveau (troisième assemblée), au lendemain du jubilé du 25e anniversaire d’ordination épiscopale de Mgr Jean-Baptiste Fauret, évêque de Pointe-Noire. La quatrième assemblée des évêques du Congo eut lieu du 17 au 21 mai 1973 à Brazzaville, après la messe d’action de grâce, célébrée par le Cardinal Émile Biayenda, le 20 mai 1973, après son élévation à la dignité cardinalice. Prirent part à cette assemblée, le Cardinal Émile Biayenda, Président de la Conférence, Mgr Jean-Baptiste Fauret, et Mgr Georges Firmin Singha. Par contre Mgr Marie Tagliaferri, délégué apostolique, et Mgr Benoît Gassongo évêque émérite de Fort Rousset ainsi que les vicaires généraux prirent part comme membres invités. Il convient de préciser qu’il eut deux assemblées plénières en 1973, la première celle du 17 au 21 mai à Brazzaville et la seconde du 26 au 29 mai à Pointe-Noire. C’est suite à ces deux assemblées que la Conférence épiscopale du Congo s’est structurée, et s’est organisée pour prendre la forme actuelle, avec l’engagement de se réunir une fois l’année ou plusieurs fois quand il y a une urgence pastorale.

Des Assemblées de l’AEF à la Conférence épiscopale
Il convient de préciser qu’avant la tenue des assemblées plénières de la Conférence épiscopale du Congo, il y eut au départ les réunions des ordinaires ou Évêques de l’AEF (Afrique équatoriale française) réunissant les évêques ou vicaires apostoliques de Bangui, Brazzaville, Libreville et Loango. Cette première réunion fut tenue le 25 novembre 1937 à Loango, sur la question des séminaires ainsi que du personnel enseignant (2). La deuxième réunion des vicaires apostoliques de l’AEF eut lieu le 15 février 1947 à Douala lors de l’ordination épiscopale de Mgr Bonneau. C’est à cette assemblée que fut décidé de fonder un séminaire régional à Brazzaville le 23 octobre. C’est ainsi qu’est né officiellement le Grand séminaire régional Libermann de Kinsoundi, aujourd’hui Grand Séminaire Cardinal Émile Biayenda (3). Une autre assemblée eut lieu à Brazzaville en mai 1949 où les évêques abordèrent des points importants dans différents domaines comme: la liturgie, les séminaires, le clergé africain, les religieux et religieuses, les catéchistes, etc. (4). Par ailleurs, il sied aussi d’ajouter la réunion du 29 novembre 1963 des Évêques de l’ACERAC (Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale), en plein Concile Vatican II, réunion au cours de laquelle fut décidée l’idée de constituer une association des Conférences épiscopales. A cette réunion, le Congo fut représenté par Mgr Michel Bernard, archevêque de Brazzaville, délégué au Concile Vatican II (1962-1965).

La Conférence épiscopale du Congo aujourd’hui
La Conférence épiscopale du Congo se compose aujourd’hui de 3 archevêques, un archevêque coadjuteur, 5 évêques, 4 quatre évêques émérites. L’Eglise du Congo, depuis l’année 2020, est passée à trois provinces ecclésiastiques: la Province ecclésiastique du Nord (Impfondo, Ouesso et Owando), la province ecclésiaste du centre (Brazzaville, Gamboma et Kinkala) et la Province ecclésiastique du sud-ouest (Pointe-Noire, Dolisie et Nkayi). Elle est régie par des statuts approuvés par le Saint-Siège. L’Assemblée plénière est l’organe suprême (voir art. 5, des Nouveaux statuts de la CEC). La Conférence épiscopale est dirigée par un Président et un Vice-Président. Elle est composée d’un Conseil permanent «l’organe qui reçoit la délégation de l’Assemblée plénière» (Art. 15 des Nouveaux statuts). Pour son fonctionnement, elle dispose d’un secrétariat général qui coordonne les activités de la CEC et des commissions épiscopales, «pour aider les Évêques» (art. 19).

Conclusion
Voilà, brièvement décrites les différentes étapes de la fondation, création et organisation de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), qui en dépit des étapes signalées, s’est constituée en février 1971. Et depuis cette date, les Évêques du Congo, fidèles à la tradition des anciens, aux enseignements du Christ et du magistère de l’Eglise, encouragés par l’ecclésiologie de communion et de collégialité du Concile Vatican II, se rencontrent chaque année, ou quand le besoin se fait sentir, pour pérenniser ces moments historiques, nécessaires pour la bonne marche de l’Église locale et pour la relance de la nouvelle évangélisation en terre congolaise. Préparons-nous à vivre, dans la foi, ce jubilé d’or, en soutenant et en accompagnant nos Pères Évêques dans la prière et dans l’aide multiforme.

Notes
1) Pépin Wenceslas Firmin DANDOU, 2008, la Conférence épiscopale du Congo-Brazzaville, l’Harmattan, Paris, PP. 32-52.
2) Guy Pannier, 1999, l’Église de Pointe-Noire, Karthala, Paris, p. 85.
3) Come Kinata, 2004, La formation du clergé indigène au Congo-français, l‘Harmattan, paris, p. 117.
4) Jean Ernoult, 1995, Les Spiritains au Congo de 1865 à nos jours, p. 327.

Abbé Armand Brice IBOMBO
SG/CEC